samedi 14 juin 2008

Bling Bling!


Quand il jette en dansant son bruit vif et moqueur,
Ce monde rayonnant de métal et de pierre
Me ravit en extase, et j'aime à la fureur
Les choses où le son se mêle à la lumière.

Les Bijoux de Charles Baudelaire

Quand j’avais une dizaine d’années, ma mère m’avait ramené de Málaga un collier fait d’une lanière de cuir à laquelle pendait un petit citron. A mon immense consternation, le soir-même, je l’avais perdu. De la peine de ce collier disparu a dû naître mon attachement, ma passion, pour les bijoux de pacotille, les colifichets, la verroterie.

Si je n’aime pas trop les bracelets, j’adore les boucles d’oreille, je chéris les colliers, je vénère les bagues... J’en ramène de partout. On m’en ramène aussi des quatre coins du monde. Je me souviens de ces grosses boucles d’oreille espagnoles en bois, achetées par grappes entières au mercado du village : elles avaient la forme de gros poissons multicolores, de fraises, d’ananas, de pommes, de figues de Barbarie. Je n’oserais plus les porter !

Dans mon coffret à bijoux vous trouverez ce collier blanc d’Odaiba, qui fait sensation quand je le porte, acheté le même jour que la bague en verre de Roppongi. Le collier mauve d’Ikebukuro qui va si bien avec ma toute nouvelle bague rose de Dalston. Les boucles d’oreille en petites perles turquoise de New York qui s’accordent parfaitement à la bague à boules bleues de Grenade. J’ai une jolie bague en forme d'arum dénichée devant le palais de L’Escurial, et de nouvelles boucles parisiennes: des grues japonaises miniatures en papier mâché qui dorment encore dans leur écrin orange. Des boucles d'oreille de Singapour, du Vietnam, de Malaisie, et de Chine. Un collier vermillon découvert dans le métro madrilène. Je ne suis pas de celles qui ne portent qu’un discret pendentif ou une paire de brillants bien sages aux oreilles.
J’attends l’occasion de porter à mon doigt la bague oiseau bleu pâle qui m’attendait à la boutique Les Fleurs mercredi.

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