lundi 30 juin 2008

Reading Virginia W. (I)


Wimbledon is a dreary, high, bleak, windy suburb, on the edge of a threadbare heath.
Virginia Woolf, 30 janvier 1915

Le matin, mais surtout dès qu’elle le peut, elle écrit : My writing now delights me solely because I love writing & don’t, honestly, care a hang what anyone says. What seas of horror one dives through in order to pick up these pearls – however they are worth it. Régulièrement elle prend le train pour le centre de Londres. Principalement pour aller s’approvisionner en livres dans une bibliothèque, après quoi elle fait quelques courses dans le West End, à Debenham’s sur Oxford street par exemple. De temps en temps elle fréquente « son » Cinema Palace, souvent seule. Ou bien elle va écouter un concert de musique classique au Queen’s Hall. Un 13 février, après un tel concert, elle note : it struck me what an odd thing it was – this little box of pure beauty set down in the middle of London streets , mais ce jour-là le bruit de papiers froissés pendant le concert l’a irritée : other people eat chocolates, & crumbled the silver paper into balls. Elle rencontre des amis dans un salon de thé. Puis elle rentre chez elle en train, qu’elle prend à Charing Cross station, et elle se hâte vers la gare, la tête dans les nuages, songeant à son Journal, ses articles ou ses romans: making up phrases & incidents to write about. Which is, I expect, the way one gets killed. Elle lit tout le temps, dans son lit ou devant sa cheminée. Elle a toujours à portée de la main books & paper & ink. Si on la sollicite pour une fête, elle choisit souvent de rester chez elle pour bouquiner. Quand il fait beau, elle se promène dans un parc. Elle est à la recherche d’un appart dans le centre de Londres, dans Bloomsbury. Elle déjeune et dîne régulièrement avec des proches. Certains parmi eux partent au front et n’en reviendront plus. Un jour elle écrit: The future is dark, which is on the whole, the best thing the future can be, I think.
Mais soudain, le 15 février 1915, le journal s’interrompt pour reprendre le 3 août 1917. Entre temps elle a sombré dans la folie, elle est violente, et des infirmières la surveillent jour et nuit. On a peur qu’elle ne s’en sorte pas. Mais peu à peu, elle remonte la pente. On lui rationne quand même papier et plume car cela l’excite trop. Quand le journal recommence, elle ne parle plus que du temps qu’il fait, de champignons, de mûres, d’arbres, de chenilles et de papillons, de prisonniers allemands qui travaillent dans les champs. Ce sont des notes brèves et sèches.

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