Geneviève Brisac - Préface aux Journaux de Virginia Woolf
M’enverrez-vous à la Tour si vous découvrez que j’ai dû m’arrêter en plein travail, quand la mayonnaise commençait à prendre? Nul besoin qu’une plume me caresse la plante des pieds pour avouer le plaisir des hypothèses qui s’échafaudent et des phrases qui s’agencent dans l’esprit ne demandant qu’à être couchées sur le papier à la première occasion !Ma tête roulera-t-elle sur le billot comme celles des femmes du Roi Henri, si l’on vous dit que j’ai dû m’extraire de la préface de The Storm de Daniel Defoe sur l’ouragan qui dévasta le sud du Royaume de la Reine Anne, votre ancêtre, en novembre 1703, pour Aimez-vous Brahms? de Françoise Sagan? « lassitude », « agaceries » ... De page en page ces mots se font écho et constellent les amours contrariées de Paule et Simon. C’est un livre attachant comme l’est R. avec qui je le lis à tour de rôle à haute voix, en corrigeant son accent. Combien de pattes a-t-il ajouté à machinalement, c’était très drôle !
Mon corps sera-t-il livré aux corbeaux au gibet de Tyburn si l’on m’a vue ensuite flâner au British Museum dans un jardin chinois sans fleurs, un billet pour la future expo sur l’Empereur romain Hadrien en poche et, plus tard, emprunter dans une bibliothèque tous les Journaux intimes de Virginia Woolf après que la belle voix de Colette Fellous en a lu des extraits (ICI) ?
Je sais que vous saurez faire preuve de clémence et de magnanimité !
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