Quand le texto de C. m’a cueillie entre deux tomates et trois concombres au rayon légumes de Mark’s&Spencer’s en ce beau dimanche matin, toutes mes studieuses résolutions de la journée - que dis-je, de l’été : travailler travailler travailler – ont aussitôt fondu comme neige au soleil ! Et il était enfin revenu sur Londres, ce sacré soleil, qui sait si bien jouer à cache-cache avec nos nerfs déjà si durement éprouvés! C’est sans regret que j’ai abandonné les allées du supermarché où on s’empressait de remplir son caddie en vue du barbecue de midi. Des journées de dupes nous en avons tant connu, de celles où Sa capricieuse Majesté Soleil se décide soudain de nous fausser compagnie, car il sied mieux à sa fantasque personne de baigner de rayons brûlants une autre contrée où on n’agite pas sous son auguste nez, dès son apparition, tout un assortiment de guiboles blanches et poilues, de shorts fanés, de T-shirts Arsenal délavés, de sandales de curé portées avec chaussettes, et d’opulentes poitrines laiteuses cherchant à s’échapper de tops devenus trop étroits pour avoir tant forcé sur les fish and chips pendant l’hiver ! C’est aussi par respect pour lui que j’ai caché ma blancheur d’aspirine dans la plus jolie et sympathique des salles obscures – et je ne dis pas cela parce que le sosie de Gael Garcia Bernal vous y accueille à l’entrée (quoique...) - pour n’en émerger qu’à son coucher. Il y avait un vent à décorner les boeufs, et les odeurs de viande grillée qui flottaient dans l’air prouvaient que certains ne s’en étaient pas fait prier !
On ne peut pas dire que ce soit un mauvais film, Sympathy for the Devil de Jean-Luc Godard (1968), parce qu’on y suit quand même la création laborieuse, et par cela envoûtante, de cette chanson, par de jeunes Rolling Stones aux regards embués. La caméra capture ce work of art in progress, parcoure tout le studio – des inconnus discutent sans se rendre compte qu’une oeuvre d’art se crée à deux pas – glisse de visage en visage...et recommence. On en retiendra Mick Jagger adressant à Godard – dont on n’apercevra que l’ombre fugitive découpée sur un ampli – un « ça va » rigolard. Et aussi la tenue camaïeu rose, mauve, fuschia, glycine de Ronnie Wood (Jo Odaigiri dans Tokyo Tower lui rendait-il hommage ?), et les riffs de Keith Richard, qui apparaît en vrai patron du groupe et les Hou Hou - Hou Hou du choeur réuni sous un micro suspendu. Mais il a fallu se farcir, entre deux séquences musicales, les élucubrations ennuyeuses à crever de Godard, sur la révolution, les USA... Un étouffe-chrétien si prétentieux que oui, on en éprouverait de la sympathie pour le diable et on l’enverrait bien à ses trousses !
Le deuxième film était Shine a Light de Martin Scorcese (2008). Le début, avec un réalisateur stressé, prêt à exploser, son accent italo-américain à couper au couteau, est hilarant. Ensuite c’est un concert des Stones, où on admet à contrecoeur que l’aguicheuse Christina Aguilera a une belle voix et que Jack White III, que l’on croyait poupin et balourd, est en fait grand, beau et qu’on aimerait vérifier s’il sent le sable chaud! M. m’apprenant que le « ho ho ho » (ICI) qu’on entend dans tous les stades de football c’est justement le beau Jack - aux allures d'un Benjamin Biolay plus déjanté et moins affecté - qui l’a écrit (Seven Nation Army des White Stripes), on s’est tapé le match Espagne-Italie pour le vérifier, vouant aux gémonies le dangereux Toni de l’équipe d’Italie, criant sur tous les toits le nom de l’Espagnol Fabregas, en ponctuant chaque action dangereuse de cris d’orfraie avec C. qui imitait les simagrées de Mick Jagger sur scène, doigts tendus et démarche chaloupée à la clé. Du jardin, où, à mon grand dam, les chats restaient planqués, résistant même à l’appel des croquettes, nous parvenaient des accents de musique africaine ; de l’étage au-dessus, M. cherchait à couvrir nos éclats de rire en jouant Satisfaction sur sa guitare électrique... A aucun moment je n’ai regretté d’avoir délaissé mes chers cahiers ! Ainsi, toute ma sympathie va vers toi, chère C., et au diable études, articles et discipline de fer... !
On ne peut pas dire que ce soit un mauvais film, Sympathy for the Devil de Jean-Luc Godard (1968), parce qu’on y suit quand même la création laborieuse, et par cela envoûtante, de cette chanson, par de jeunes Rolling Stones aux regards embués. La caméra capture ce work of art in progress, parcoure tout le studio – des inconnus discutent sans se rendre compte qu’une oeuvre d’art se crée à deux pas – glisse de visage en visage...et recommence. On en retiendra Mick Jagger adressant à Godard – dont on n’apercevra que l’ombre fugitive découpée sur un ampli – un « ça va » rigolard. Et aussi la tenue camaïeu rose, mauve, fuschia, glycine de Ronnie Wood (Jo Odaigiri dans Tokyo Tower lui rendait-il hommage ?), et les riffs de Keith Richard, qui apparaît en vrai patron du groupe et les Hou Hou - Hou Hou du choeur réuni sous un micro suspendu. Mais il a fallu se farcir, entre deux séquences musicales, les élucubrations ennuyeuses à crever de Godard, sur la révolution, les USA... Un étouffe-chrétien si prétentieux que oui, on en éprouverait de la sympathie pour le diable et on l’enverrait bien à ses trousses !
Le deuxième film était Shine a Light de Martin Scorcese (2008). Le début, avec un réalisateur stressé, prêt à exploser, son accent italo-américain à couper au couteau, est hilarant. Ensuite c’est un concert des Stones, où on admet à contrecoeur que l’aguicheuse Christina Aguilera a une belle voix et que Jack White III, que l’on croyait poupin et balourd, est en fait grand, beau et qu’on aimerait vérifier s’il sent le sable chaud! M. m’apprenant que le « ho ho ho » (ICI) qu’on entend dans tous les stades de football c’est justement le beau Jack - aux allures d'un Benjamin Biolay plus déjanté et moins affecté - qui l’a écrit (Seven Nation Army des White Stripes), on s’est tapé le match Espagne-Italie pour le vérifier, vouant aux gémonies le dangereux Toni de l’équipe d’Italie, criant sur tous les toits le nom de l’Espagnol Fabregas, en ponctuant chaque action dangereuse de cris d’orfraie avec C. qui imitait les simagrées de Mick Jagger sur scène, doigts tendus et démarche chaloupée à la clé. Du jardin, où, à mon grand dam, les chats restaient planqués, résistant même à l’appel des croquettes, nous parvenaient des accents de musique africaine ; de l’étage au-dessus, M. cherchait à couvrir nos éclats de rire en jouant Satisfaction sur sa guitare électrique... A aucun moment je n’ai regretté d’avoir délaissé mes chers cahiers ! Ainsi, toute ma sympathie va vers toi, chère C., et au diable études, articles et discipline de fer... !
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