dimanche 31 octobre 2010

La maison de mes pensées

aujourd’hui
je reste à la maison
et n’ouvre la porte
à personne mais
la maison de mes pensées
ouverte aux quatre vents
laisse aller et venir
amitiés infidèles
et fâcheuses relations

Havres d’Abbas Kiarostami
Quand j’ai lu ce poème pour la première fois, j’ai imaginé le poète chez lui, son petit havre de paix, où il peut se ressourcer. J’aime l’image de « la maison de mes pensées/ouverte aux quatre vents », elle me fait penser à la poésie médiévale, à Charles d’Orléans et François Villon - d’où ces photos prises entre Blois et Paris au début du mois d’août. Mais plus je le lis, plus je vois ce poète se faire du mouron, avoir des idées noires. Plus je lis ce poème, plus je l’aime car moins je le comprends.

samedi 30 octobre 2010

A quoi bon

applaudir le printemps
à quoi bon
et maudire l’automne
quand l’un et l’autre
vont et viennent

Havres d’Abbas Kiarostami
C’est vrai Abbas, j’applaudis le printempsMais pour autant, je ne maudis pas l’automne
J’applaudis en fait chaque saisonJ’applaudis au passage du temps
Et j’évite de penser qu'un jour il ne passera plus.

vendredi 29 octobre 2010

Quand c'est bien dit on s'en souvient

Je crois que l’art peut guérir et l’art rend triste, et moi je ne rejette pas cette tristesse. A chaque fois que je vois du beau je peux être saisi d’un flot de tristesse qui est peut-être celle de la durée de ma vie, qui est peut-être celle de ne pouvoir posséder cette beauté, qui est peut-être celle de l’éphémère de cette oeuvre ou de ma propre vie. Mais quoi qu’il en soit, c’est une tristesse à laquelle j’ouvre les bras, j’accepte la tristesse comme j’accepte la nuit contre le jour, comme j’accepte l’hiver contre l’été ou l’automne contre le printemps. Il me paraît naturel, si je saisis la joie, de laisser aussi venir la tristesse. Et je crois que la tristesse accouche toujours d’une joie et donc il faut savoir la laisser venir à soi.

Abbas Kiarostami, Cosmopolitaine, France Inter, 16 mai 2010

jeudi 28 octobre 2010

Exhaustif

Quand je passe devant une cathédrale gothique
(Quel ciel bleu ce jour-là!)
Je devrais dire sous tant elles sont imposantes
Comme ici l'Abbaye de Westminster
Je rêve d’un documentaire qui s’arrêterait sur chacun de ses détails Je dis bien chacun, sans exceptionEt d'une voix off qui me les expliquerait minutieusementToutes les sculptures Tous les écussons Toutes les fioritures, les moindres gargouilles
J'en voudrais un inventaire
Je voudrais connaître exactement ce qu’ils signifient
Mon cou en a marre de se dévisser pour les dévisagerEt mes yeux rêvent d’être montés sur ressort
Pour aller à leur rencontre

mercredi 27 octobre 2010

Une aventure londonienne

C’est un texte de Virginia Woolf que j’ai découvert par hasard vendredi dernier (merci M. !) Il s’appelle Street Haunting : A London adventure, et il a été écrit en 1927. Je l’ai instantanément adoré (re-clin d’oeil à M. !) parce qu’il m’a rappelé ma récente promenade, deux jours auparavant, et surtout l’état d’esprit dans lequel j’étais lors de celle-ci, même si V.W. parle d’une flânerie qui a lieu une soirée d’hiver.
No one perhaps has ever felt passionately towards a lead pencil. But there are circumstances in which it can become supremely desirable to possess one; moments when we are set upon having an object, an excuse for walking half across London between tea and dinner. (...) [S]o when the desire comes upon us to go street rambling the pencil does for a pretext, and getting up we say: “Really I must buy a pencil,” as if under cover of this excuse we could indulge safely in the greatest pleasure of town life in winter—rambling the streets of London.
(Etrangement, dans Poetry de Lee Chang-dong, que je verrais quelques heures après avoir lu ce texte, un des personnages se lance aussi à la recherche d’un crayon de papier... Moi j'aime les crayons à mine. J’aime leurs étuis de plastique aux couleurs acidulées. J’en achète sans cesse.)
The hour should be the evening and the season winter, for in winter the champagne brightness of the air and the sociability of the streets are grateful. (...) We are no longer quite ourselves. As we step out of the house on a fine evening between four and six, we shed the self our friends know us by and become part of that vast republican army of anonymous trampers, whose society is so agreeable after the solitude of one’s own room.
(Quant à moi je préfère me promener dans Londres dans la journée, entre 14h et 17h, et rentrer chez moi entre chien et loup. )
For there we sit surrounded by objects which perpetually express the oddity of our own temperaments and enforce the memories of our own experience. That bowl on the mantelpiece, for instance, was bought at Mantua on a windy day. (...) [W]e carried it back to the little hotel where, in the middle of the night, the innkeeper quarreled so violently with his wife that we all leant out into the courtyard to look, and saw the vines laced about among the pillars and the stars white in the sky. The moment was stabilized, stamped like a coin indelibly among a million that slipped by imperceptibly. (...) All this--Italy, the windy morning, the vines laced about the pillars, the Englishman and the secrets of his soul—rise up in a cloud from the china bowl on the mantelpiece.
J’aime le passage ci-dessus qui me rappelle l’épisode de la petite madeleine chez Proust :
Et comme dans ce jeu où les Japonais s’amusent à tremper dans un bol de porcelaine rempli d’eau, de petits morceaux de papier jusque-là indistincts qui, à peine y sont-ils plongés s’étirent, se contournent, se colorent, se différencient, deviennent des fleurs, des maisons, des personnages consistants et reconnaissables, de même maintenant toutes les fleurs de notre jardin et celles du parc de M. Swann, et les nymphéas de la Vivonne, et les bonnes gens du village et leurs petits logis et l’église et tout Combray et ses environs, tout cela que prend forme et solidité, est sorti, ville et jardins, de ma tasse de thé.
One must, one always must, do something or other; it is not allowed one simply to enjoy oneself. Was it not for this reason that, some time ago, we fabricated the excuse, and invented the necessity of buying something? But what was it? Ah, we remember, it was a pencil. Let us go then and buy this pencil. (...)Spread out behind the rod of duty we see the whole breadth of the river Thames—wide, mournful, peaceful. And we see it through the eyes of somebody who is leaning over the Embankment on a summer evening, without a care in the world. Let us put off buying the pencil; let us go in search of this person—and soon it becomes apparent that this person is ourselves. For if we could stand there where we stood six months ago, should we not be again as we were then—calm, aloof, content? Let us try then.
(Moi aussi je pensais à celle que j’étais cet été, celle qui était vraiment calm, aloof and content, without a care in the world quand elle se baladait sur les bords de la Tamise. Mais ce mercredi après-midi-là je l’étais aussi !) Is the true self this which stands on the pavement in January, or that which bends over the balcony in June? Am I here, or am I there? Or is the true self neither this nor that, neither here nor there, but something so varied and wandering that it is only when we give the rein to its wishes and let it take its way unimpeded that we are indeed ourselves? Circumstances compel unity; for convenience sake a man must be a whole. That is true: to escape is the greatest of pleasures; street haunting in winter the greatest of adventures. Still as we approach our own doorstep again, it is comforting to feel the old possessions, the old prejudices, fold us round; and the self, which has been blown about at so many street corners, which has battered like a moth at the flame of so many inaccessible lanterns, sheltered and enclosed. Here again is the usual door; here the chair turned as we left it and the china bowl and the brown ring on the carpet. And here—let us examine it tenderly, let us touch it with reverence—is the only spoil we have retrieved from all the treasures of the city, a lead pencil.
Quel butin ai-je ramené de ma promenade? Contrairement à V.W. le but de ma sortie n’était pas un crayon de papier, mais une séance de cinéma. Alors ce sont des images de Londres mâtinées de Chine que j’examine tendrement et avec révérence.

mardi 26 octobre 2010

Je les collectionne

On aurait dit que ces corbeaux tournaient un remake de Reservoir Dogs : Reservoir Crows ! Avec quelle impatience j’attendais de voir Poetry de Lee Chang-dong ! Juste avant la séance, pleine d’anticipation, dans un café, j’avais écouté toutes les émissions que j’avais enregistrées sur le film quand il avait obtenu la palme du meilleur scénario à Cannes en mai dernier. J’ai aussi écouté avec attention une émission sur la poésie coréenne. Il paraîtrait que là-bas il y a un vrai engouement pour la poésie, tout le monde serait poète. Au sujet de Poetry, le spécialiste français de la poésie coréenne, a dit : « Le film s’adresse quand même à un petit public, ce n’est pas Le Retour du Vengeur masqué ». Sur France Culture les critiques étaient plus qu’enthousiastes : le film aurait dû rafler tous les prix car c’est le chef-d’oeuvre des chef-d’oeuvres. Je frétillais d’impatience sur mon fauteuil... Quelle déception ! J’ai crevé d’ennui. Il ne m’a pas du tout touchée. Il m’a agacée plutôt. Un truc bizarre c’est que tous les personnages avaient des noms coréens sauf un, l’écolière qui s’est suicidée... peut-être parce qu’elle est catholique. Etrangement elle s’appelle... Agnès ! Bref, j’aurais préféré voir Le Retour du Vengeur Masqué !
Le soir je suis allée voir The Social Network de David Fincher. Là aussi, j’ai trouvé le film nul, incompréhensible (ils parlent tous comme des mitraillettes, entre leurs dents, avec une musique de fond à faire exploser les tympans), et surtout ces « petits génies de l’informatique » me laissent froide, leur réussite, leurs milliards, ils peuvent bien se les garder, leur vie trépidante est d’un ennui ! C’était affligeant ce film où tout le monde se prend tellement au sérieux.... On s’est dit que ça nous dégoûtait de Facebook à vie ! Et quand on lit sur l’écran que son créateur était le plus jeune milliardaire de la planète, franchement...
Les 4 derniers films que j’ai vus m’ont déçue, mais cela ne m’empêche pas d’aller au cinéma, au contraire, j’attends toujours d’en voir un qui va correspondre à mes goûts et me faire enfin vibrer.

lundi 25 octobre 2010

Pie qui chante

Sur les branches les plus hautes de l’arbre mort une pie chantait. Sur le tronc, un corbeau scrute l’étang avec ses canards et ses mouettes. C’était joli à voir.
Jeudi j’ai vu un film québécois, Les amours imaginaires, du « jeune prodige » canadien Xavier Dolan, 21 ans. Je trouve que le seul prodige ici c’est qu’il ait pu trouver des fonds pour financer ce film esthétiquement très laid. On dirait qu’il vient de s’acheter une caméra et qu’il apprend à l’utiliser. L’histoire est rebattue (un garçon et une fille aiment le même Adonis), il y a des longueurs, des scènes idiotes, on dirait une pochade étudiante. Pourtant – et je crois que c’est dû en bonne partie à l’accent et aux expressions québécois – j’ai ri aux larmes.Le hic c’est que nous n’étions qu’une poignée à éclater de rire dans une immense salle. Mes voisins restaient de marbre. Des grappes entières de festivaliers se faisaient la belle à intervalles réguliers.
Si j’allais vivre au Québec, je me demande combien de temps cela prendrait à mon français pour se transformer en québécois ? Quelle langue extraordinaire ! C’était très difficile de comprendre une phrase en son entier. Et les sous-titres anglais, qui essayaient de traduire les dialogues imagés et hilarants, n’étaient d’aucune aide. C’était une bonne soirée, somme toute.

dimanche 24 octobre 2010

Ombre chinoise

Je venais de sortir d’un documentaire chinois de Jia Zhang-Ke sur Shanghai – I wish I knew - auquel je n’avais pigé que dalle. Mao, ça me parle... Tchang Kaï-chek, ça me dit quelque chose... mais je n’entends rien à la foule de leurs acolytes, et malheureusement, c’étaient eux les personnages principaux du film. Ceux qui les avaient connus en chair et en os racontaient en long et en large leur participation à la libération de la ville en 1949. Il y avait aussi quelques séquences sans queue ni tête pour quelqu’un qui n’est ni Chinois ni spécialiste de la Chine, ni Jia Zhang-Ke lui-même. Mais comme j’ai un faible pour ce réalisateur, j’espère que tout le monde se précipitera voir ce film !J’aime les films chinois. Je ne suis pas objective quand j’en parle. Parce que j’en sors changée. J’ai appris des choses, toutes simples, toutes bêtes et parfois très importantes pour connaître notre planète. Et en plus ils attisent ma gourmandise. Parce qu’ils n’arrêtent pas de becqueter dans un film chinois. Ma cinéphilie fait la fortune du traiteur chinois de ma rue. Dans Chongqing Blues, ils mangeaient des plats si bariolés, à vue d’oeil si appétissants, que je me suis surprise à ouvrir instinctivement la bouche comme un oisillon qui attend sa becquée, quand un des personnages a porté les baguettes à sa bouche ! Et j’adore Jia Zhang-Ke depuis toujours, depuis son premier film, aveuglément.
Dans son dernier opus ils ne mangeaient rien du tout, ils buvaient du thé. Et en plus il est allé à Taïwan interviewer Hou Hsiao-hsien que j’adore encore plus que lui. Donc en sortant du cinéma, j’étais sur un petit nuage. Il faisait beau, le ciel était d’un bleu profond, j’avais le soleil dans les yeux, alors j’ai eu envie d’aller rendre hommage à mon petit banc de St James’ Park.J’ai longé la Tamise jusqu’au London Eye, j’ai traversé le pont qui mène à Big Ben, j’ai fait un détour par Westminster Abbey, et je suis arrivée au Parc qui avait revêtu ses atours automnaux. Il grouillait de corbeaux, à ma plus grande joie. J’avais l’impression d’être au Japon. J’ai même cru voir la baie de Tokyo dans les réflexions de la nature sur l’eau sur ces photos. Sur le chemin du retour je suis passée par le Japan Centre pour me concocter un bon petit repas japonais !

samedi 23 octobre 2010

Un corbeau à la place du coeur

J’aurais aimé qu’il y fasse son nid !

vendredi 22 octobre 2010

Gentil coquelicot

Vendredi dernier je suis allée voir un beau film chinois à l’ICA (Institute of Contemporary Art) dans le cadre du London Film Festival. Cet endroit se trouve en face de St James’ Park avec sur la droite Buckingham Palace, et à gauche Trafalgar sq. Et derrière, si on continue tout droit, c’est Piccadilly Circus. En sortant du cinéma, la nuit tombait. En regardant vers le célèbre cirque, j’ai cru voir un champ de coquelicots. La photo ne rend pas justice à la beauté de la scène, avec ce ciel clair qui s’assombrissait, et ces lumières rougeoyantes qui paraissaient immobiles. Cette partie de la rue est très silencieuse, il y passe peu de monde, même si elle est prise en sandwich entre la circulation incessante de Piccadilly Circus et celle du Mall. C’est un îlot acoustiquement protégé. Comme dans la chanson de Philippe Katerine, quelqu’un a « coupé le son ». J’ai pensé qu’une semaine auparavant, j’étais dans une de ces voitures coincées dans un embouteillage, que je parlais du Japon et des Années douces. C’était vraiment bien d’avoir été un coquelicot ce samedi-là !

jeudi 21 octobre 2010

Où je cherche à faire pleurer dans les chaumières...

Comme le chantait Barbara « Ça ne prévient pas quand ça arrive » : un matin on s’aperçoit qu’on a mis le pied dans un engrenage, une routine, qu’on suit sans se poser de questions. Je m’étais juré de faire attention, de ne pas me laisser happer corps et âme, mais c’est fait. J’exagère comme toujours, mais ce matin j’ai vu clairement que tout ce que je faisais pour moi je commençais à le faire « contre quelque chose » et non pour le simple plaisir de le faire. Plus le stress du travail empire, plus je compense, et donc je m’épuise pour rien. Je suis très contente de m’en être aperçu à temps ! C’est en regardant des photos que j’avais prises cet été que j’ai découvert que le ver était dans le fruit. Je ne reconnaissais plus la personne qui avait tenu l’appareil...

mercredi 20 octobre 2010

Bès(ame) mucho

J’avais pris sa photo au Louvre cet été. J’aimais bien son regard qui me rappelait celui que je me lance parfois quand je ne suis pas très contente de moi. Ce matin, cette statuette m’a interpellée et j’ai fait l’effort de chercher (ici) ce qu’elle représentait. Ce que j’ai découvert tombe à pic :

Le rôle de Bès était de veiller sur les humains dans leur vie quotidienne, ce qui le rend très populaire et proche des Égyptiens. Il protège les hommes contre les forces néfastes, les esprits malfaisants, les animaux dangereux comme les reptiles, les crocodiles du Nil, les scorpions, les insectes et les fauves du désert. Bès fait fuir par ses danses grotesques et ses grimaces affreuses toutes les forces du mal mais il apporte également la joie, le divertissement et la bonne humeur en jouant de la harpe et de la lyre dans les foyers. Il est aussi connu pour sa protection du sommeil, il garantit aux humains des nuits calmes et un sommeil paisible en écartant toutes les puissances hostiles. Bès apporte le bonheur dans les foyers.
Si la semaine dernière n’était pas zolie zolie c’était la faute de Pazuzu, "le démon mésopotamien du vent du sud-ouest, connu pour apporter sécheresse et famine en saison sèche, et des inondations lors de la saison humide." Il avait envoyé sur mon chemin une floppée d’esprits malfaisants, de scorpions, de grosses araignées noires qui hantaient mon sommeil. Et je jurerais avoir vu faire trempette des crocodiles du Nil dans la Tamise ! Mais cette semaine il y a du soleil, et des raisons d’espérer vivre des journées plus sympathiques!

mardi 19 octobre 2010

Programme chargé

Après aujourd’hui il faudra caser:
1 film chinois
1 film canadien
1 film coréen
1 film japonais
1 expo italienne
1 promenade anglaise
6 plaisirs qui font oublier qu’aujourd’hui c’est mardi


lundi 18 octobre 2010

Qu’est-ce qu’il faisait gris ce jour-là !

Quand je regarde ces photos de jeudi dernier, avec leur ciel « bas et lourd » et la Tamise grise, je me dis qu’il en faut de la joie de vivre dans son coeur et dans sa tête, pour garder le sourire. Je n’avais pas dormi de la nuit tellement je m’étais mise en colère la veille, et j’avais la larme facile. Sur la photo on peut voir le nouveau gratte-ciel en construction : The Shard, le bris de verre.
Mais il suffit de tourner légèrement la tête pour que nos yeux tombent sur le Globe. Et le Globe c’est Shakespeare. Et Shakespeare c’est Hamlet. Et Hamlet c’est la pièce au National Theatre à 100 m de là. Et la pièce au NT c’est la bonne soirée avec N&A. Donc même si c’était le lendemain de ma « Grande Colère », j’ai repris du poil de la bête.Du Millenium Bridge j’apercevais un grand rassemblement du côté de la Tate. Ce n’était pas la queue pour Gauguin... il y avait quelque chose, plus bas, sur la grève. La police s’affairait et les badauds regardaient le spectacle. J’ai pensé à l’épisode de Sherlock Holmes cet été, avec la scène du noyé tournée à deux pas de là.
Le Turbine Hall était sombre et j’étais en avance. J’ai trouvé un profond fauteuil en cuir où je me suis endormie. C’était bon cette petite sieste ! Ensuite j’ai vu l’expo : les tableaux de Gauguin si colorés juraient avec le panorama du fleuve à l’extérieur. En sortant il faisait encore plus gris et il pleuvait. Mais vraiment, là, je m’en moquais pas mal. Il ne me restait qu’un truc casse-pied à faire avant d’aller me régaler dans un petit restaurant vietnamien en bonne compagnie !