L’endroit était gorgé d’humidité.
Non seulement le sol était doux comme une éponge, mais les feuilles, les herbes, toute la matière vivante dont il était constitué, les innombrables parcelles de vie, les insectes qui rampaient sur la terre, ceux dont les ailes leur permettaient de se balancer dans l’air, les oiseaux qui se posaient sur les branches, le souffle enfin des animaux plus gros qui vivaient au fond des bois, donnaient l’impression de gonfler l’atmosphère.Une fois que les yeux se sont accoutumés à la pénombre, on aperçoit une multitude de présences à la surface du sol.
De minuscules champignons orange. De la mousse.
Quelque chose de blanc et rêche comme des nervures. Est-ce une sorte de moisissure ? Des scarabées morts. Toutes sortes de fourmis. Des scolopendres. Des phalènes, posées sur l’envers des feuilles.
Les années douces de Hiromi Kawakami
En me baissant pour photographier ces champignons j’ai soudain pensé aux Années douces. « Penser au Années douces », même si on ne se saurait dire exactement à quoi l’on pense, c’est revoir la couverture du livre, les moments où on l’avait en main la première fois, et combien on se sent bien à chaque fois qu’on le relit. J’ai vu les champignons et j’ai pensé en un éclair : « Que se passe-t-il exactement dans la tête de Tsukiko quand elle se retrouve dans les sous-bois lors de la cueillette des champignons ? »
2 commentaires:
Taniguchi passe à Bruxelles pour des dédicaces le 22/10... J'ai tellement envie d'être là et tellement peur à la fois, peur de n'avoir rien à dire, que des niaiseries... et pas envie de ne pas aller l'écouter. La vie est trop difficile *sourire*
Quelle chance! Dis-lui "merci", cela suffira!
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