Comme de vrais philosophes, chaque jour nous ferons ce qui nous semblera le plus agréable ce jour-là.
Stendhal
Le Consul parle un français sans accent d’une voix grave et distinguée. Avant d’atteindre son bureau, il faut traverser celui de sa secrétaire, puis un petit vestibule. On me fait signe de pénétrer dans cette pièce, tendue de rouge, très peu meublée. Un personnage se lève de derrière un bureau où trône le drapeau de son pays. Je ne m’attendais pas à le voir en personne. Je l’observe à la dérobée, gênée par le silence, et surtout la déférence avec laquelle ses collaborateurs lui parlent. Il doit savoir qu’il impressionne, il n’est pas froid, il est juste absent. Il se lève et me dit « C’est fait ». Peut-être s’ennuie-t-il à mourir à son poste, comme ce Consul de France à Civita Vecchia en 1831, un certain Stendhal, entre deux amours, entre deux voyages...
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