Dans Yuki et Nina de Hippolyte Girardot et Nobuhiro Suwa, Yuki ne veut pas aller vivre au Japon avec sa mère après la séparation de ses parents. Alors, avec sa petite copine Nina, elle imagine diverses stratégies pour rester en France. Un jour, elles se cachent dans une forêt, mais Yuki fausse compagnie à Nina et elle marche marche marche et se retrouve de l’autre côté de la forêt... au Japon ! Elle passe l’après-midi avec une grand-mère et des petites filles, puis reprend le chemin de la forêt et tombe dans les bras de son père... en France. Stupéfaction dans le cinéma ! A la fin du film, Yuki et sa mère sont au bord d’une rivière, dans la campagne, au Japon. C’est un paysage très vert, elles sont en pleine nature, il y a seulement leurs deux silhouettes au bord de la rivière, avec leurs parapluies de couleurs vives, penchées sur l’eau ; on n’entend que le bruit de la pluie et celui de l’eau, peut-être quelques cris de corbeaux. Au bout d’un long silence sa mère demande à Yuki : tu es contente d’être ici ? On sait d’avance ce qu’elle va répondre. En sortant du cinéma, boulevard Montparnasse, j’ai entendu quelqu’un tenter d’expliquer ce coup de théâtre scénaristique et j’ai bien ri quand ce garçon a parlé de la maison japonaise traditionnelle en disant: « une maison hyper japonaise, tu vois ». C’est dommage que ce joli film ne joue que dans un seul cinéma, un peu désuet, qui ressemble tant au Ciné Libre du quartier de Ikebukuro à Tokyo ! Tokyo est dans Paris. Aux tuileries, certaines perspectives donnent l’impression d’être dans le parc de Shinjuku.Un bassin des Tuileries ou l’étang de Shinobazu dans le parc de Ueno ?Et la nuit, quand on est sur la ligne 6 du métro, quand celui-ci se fait aérien entre les stations Saint Jacques, Glacière et Corvisard et qu’on aperçoit les lumières de la ville... ou ligne 5 entre Quai de la Rapée et Gare d’Austerlitz, en traversant la Seine on voit un bizarre lézard vert sur une des rives, dans les deux cas on jurerait arriver à la station Hamamatsucho ou d’être dans la Yurikamome et d’aller à Odaiba. Je levais les yeux de mon livre et je me laissais bercer par l’illusion.
2 commentaires:
La prochaine fois que j'irai à Paris, je me sentirai donc aussi un peu au Japon... Belle journée !
Je l'espere car ca fait du bien cette delocalisation. Bonne journee!
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