Aile Sully, dans l’entresol, dans la partie consacrée au Louvre médiéval, sur les vestiges des remparts qu’a connu mon cher Charles V, on peut lire les phrases au néon de l’artiste américain Joseph Kosuth. Celle-ci, je pense, s’applique à ce que j’écrivais hier sur le Mémorial de la Shoah. En fait, si on s’intéresse à l’histoire et qu’on se promène dans Paris, on s’aperçoit que ses murs nous parlent. C’est une vraie cacophonie. Il suffit d’ouvrir les yeux et les oreilles.
Par exemple, un matin, je suis allée au musée Jacquemart-André (ici). Je suis descendue à Miromesnil et je me suis dirigée vers le boulevard Haussmann. En chemin, je regarde le nom d’une rue transversale, et je lis « rue de La Baume ». Ce nom me disait quelque chose. Tout d’abord j’ai pensé au village de La Baume, en Ardèche, où j’ai fait un court séjour en 1989. Après quelques recherches à mon retour, j’ai appris que la rue avait été percée en 1858 sur des terres appartenant au Marquis de La Baume-Pluvinel.
J’allais passer mon chemin quand soudain j’ai compris. Dans mon sac j’avais le Journal d’Hélène Berr, que j’avais acheté deux jours avant au Mémorial de la Shoah. Page 73 elle écrit, à la date du 23 juin 1942 : « En arrivant rue de La Baume, j’ai trouvé toute la famille Carpentier debout devant la loge, je leur ai dit bonjour et ils m’ont à peine répondu. Ils avaient l’air préoccupé, je n’ai pas insisté. »
Par exemple, un matin, je suis allée au musée Jacquemart-André (ici). Je suis descendue à Miromesnil et je me suis dirigée vers le boulevard Haussmann. En chemin, je regarde le nom d’une rue transversale, et je lis « rue de La Baume ». Ce nom me disait quelque chose. Tout d’abord j’ai pensé au village de La Baume, en Ardèche, où j’ai fait un court séjour en 1989. Après quelques recherches à mon retour, j’ai appris que la rue avait été percée en 1858 sur des terres appartenant au Marquis de La Baume-Pluvinel.
J’allais passer mon chemin quand soudain j’ai compris. Dans mon sac j’avais le Journal d’Hélène Berr, que j’avais acheté deux jours avant au Mémorial de la Shoah. Page 73 elle écrit, à la date du 23 juin 1942 : « En arrivant rue de La Baume, j’ai trouvé toute la famille Carpentier debout devant la loge, je leur ai dit bonjour et ils m’ont à peine répondu. Ils avaient l’air préoccupé, je n’ai pas insisté. »
Au numéro 11, rue de La Baume, en 1942, se trouvait le siège social de l’entreprise Kuhlmann, dont Raymond Berr, le père d’Hélène, était le vice-président directeur général. Il venait de se faire arrêter. Il sera interné au camp de Drancy. Libéré en septembre 1942 contre rançon, on lui interdit d’exercer ses fonctions ailleurs que chez lui.
Le 8 mars 1944, Hélène et ses parents sont arrêtés chez eux. De Drancy ils sont déportés le 27 mars 1944 à Auschwitz, le jours des 23 ans d’Hélène.
Je suis allée au numéro 11, pour ne trouver qu’un immeuble moderne.
Et j’ai repensé à la phrase lue sur les murs du Louvre.
1 commentaire:
Sans connaître la citation exacte, je pense souvent à ça, dans mon quartier à Bruxelles. Les rues qui sont aux alentours des institutions européennes sont remplies d'immeubles sans caractère. Auparavant, il y avait des maisons cossues et même des serres...
Par contre, dans le sens inverse, gros choc à Berlin, sur le lieu "Topograhie des Terros" : y trouver une photo d'une rafle à Bruxelles, devant un bâtiment tout près de chez nous, qui existe encore. Ne plus jamais passer devant sans penser à la photo...
Les murs parlent en effet...
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