
Quand vous entrez dans la petite librairie du Mémorial de la Shoah dans le Marais, selon la façon dont une main inconnue a fait tourner le présentoir à cartes postales avant vous, c’est le visage de Kafka qui vous accueille. C’est une photographie prise quelques mois avant sa mort, le 3 juin 1924. Son visage est émacié, à la limite de l’abattement, résigné. On utilise souvent cette photographie tragique pour illustrer un texte sur Kafka, pour donner de lui une image « kafkaïenne ». Et c’est cela le plus tragique, car il n’était pas que ça.

Moi je le préfère en jeune premier, quand il ressemble à Gérard Philippe, drôle et amoureux (même si c’est pas simple chez lui) ou tout simplement terre à terre et qui appelle Milena « mon bébé ».

Dans la petite librairie, on peut trouver les oeuvres de Kafka, mais aussi un magnifique livre sur sa soeur (
ici):
La petite soeur de Kafka de François David et Anne Herbauts (Esperluète éditions, 2004), qui a été assassinée à Auschwitz en août 1943. Quelques pages et quelques dessins sur Ottla car: « On connaît l’oeuvre de Franz Kafka. On connaît sa vie. On connaît moins celle d’Ottla sa petite soeur. Pourtant c’est ainsi qu’elle vécut. C’est ainsi qu’elle mourut. » Et ça fait quelque chose de l’acheter justement à cet endroit-là.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire