dimanche 24 janvier 2010

Un coin qui me rappelle...

Ce célèbre portrait de Henri III (1551-1589) par François Quesnel, se trouve au Louvre dans une petite pièce sombre. Il est entouré par les portraits de nombreux autres membres de son illustre famille. Quand je suis entrée dans cette pièce, deux personnes critiquaient tout haut, avec vulgarité, le look de ces rois et de ces reines. Devant ce portrait elles se sont exclamées : « Qu’il est moche ! » J’ai immédiatement éprouvé de la sympathie pour ce roi, lui trouvant même un certain charme. Quand en 1577 Henri III établit la communauté des Marchands de vin, du côté de la rue Geoffroy-Lasnier dont je parlais hier, existe une rue Garnier-sur-l’eau. En 1257 elle avait pour nom André sur l’Eau, puis Garnier sur l’Yaue et Guernier sur l’Eau du nom d’un certain Garnier qui y habitait et qui céda certaines de ses maisons aux Templiers. Après Henri III, vint Henri IV et sa poule au pot. Puis Louis XIII.

Sous Louis XIV, la communauté des marchands de vin ont le siège de leur corporation dans la rue Grenier-sur-l'eau. Cette statue pédestre de ronde-bosse de Louis XIV en empereur romain par Antoine Coysevox, se trouve dans la cour de l’Hôtel Le pelletier de Saint-Fargeau qui abrite le Musée Carnavalet. Il porte un « habit de triomphateur romain » et il est « appuyé d’une main sur un faisceau d’armes, étendant l’autre en signe de commandement » Cette statue se trouvait dans la cour de l’Hôtel de Ville de Paris avant la Révolution et échappa miraculeusement à la destruction. En ronde-bosse se dit des statues que l’on peut observer sous tous les angles comme celle de la Vénus de Milo.Aujourd’hui, la rue Grenier-sur-l’Eau s’appelle l’Allée des Justes. Elle longe le Mémorial de la Shoah. Au no.12 se trouve une vieille maison construite en 1327 pour l’Abbaye de Maubuisson (Val d’Oise). C’est dans cette abbaye que Christine de Pizan s’est retirée à la fin de sa vie : il me plaît de croire qu’elle descendait dans cette « maison de ville » quand elle mettait les pieds à Paris !
Au fond de la photo on peut voir la plaque de la rue des Barres. Il est difficile de s’imaginer qu’à l’époque gallo-romaine il y avait tout autour des marécages et que des pêcheurs vivaient sur cette petite hauteur.
Les tribulations du nom de la rue racontent l’histoire du quartier : ruelle aux Moulins-des-Barres en 1250 (il y avait des moulins à proximité au lieu dit des Barres), puis ruelle aux Moulins-du-Temple, puis rue du Chevet-St-Gervais en 1386. Au VIe siècle on avait élevé ici une chapelle dédiée aux martyrs Gervais et Protais sur l’emplacement d’une nécropole du IIe siècle.
Et j’ai vraiment fait un acte manqué le jour de mon passage : Je suis passée devant une des entrées de l’église St Gervais sans pousser plus loin ma curiosité. Ah ! Si j’avais connu l’histoire de cette église et surtout qui la fréquentait ! Ce sera pour une prochaine fois...

Aucun commentaire: