Si la machine à remonter le temps existait, je me transporterais en 1780, rue Geoffroy-L’Asnier (du nom d’une famille bourgeoise du XVe siècle qui la possédait presque toute) dans le 4e arrondissement de Paris, pour assister à l’arrivée de Danton, à l'enseigne de l’auberge du Cheval Noir, où descendaient les Champenois de passage dans la capitale.
De là je remonterais en 1625, sous le règne de Louis XIII, pour visiter, au no.26, l’Hôtel de Châlons-Luxembourg (du nom d’un commerçant nommé Châlons et de Madame de Luxembourg, femme d’un conseiller de Louis XIV) dont le portail est considéré comme le « plus beau du Marais ». A quoi ressemblait Guillaume Perrochel, trésorier de France, pour qui on l'a construit? Le terrain appartenait à Antoine Le Fèvre de la Borderie, ambassadeur d’Henri IV en Angleterre, puis à son gendre, le conseiller d’état Robert Arnauld d’Andilly (1589-1674), qui était aussi passé maître dans l’art de tailler les arbres fruitiers.
Quand on emprunte cette rue, on ne peut manquer ce portail, clos le jour de mon passage. Je n’ai pas osé, comme Gabriele d’Annunzio, « empoigner le lourd battant et pénétrer dans la cour ». Le sulfureux écrivain italien est en exil en France depuis 1910. Il est à la recherche d’une maison « où il aurait vécu dans le silence perpétuel comme au fond d’une petite ville de province la plus reculée. »
De là je remonterais en 1625, sous le règne de Louis XIII, pour visiter, au no.26, l’Hôtel de Châlons-Luxembourg (du nom d’un commerçant nommé Châlons et de Madame de Luxembourg, femme d’un conseiller de Louis XIV) dont le portail est considéré comme le « plus beau du Marais ». A quoi ressemblait Guillaume Perrochel, trésorier de France, pour qui on l'a construit? Le terrain appartenait à Antoine Le Fèvre de la Borderie, ambassadeur d’Henri IV en Angleterre, puis à son gendre, le conseiller d’état Robert Arnauld d’Andilly (1589-1674), qui était aussi passé maître dans l’art de tailler les arbres fruitiers.
Quand on emprunte cette rue, on ne peut manquer ce portail, clos le jour de mon passage. Je n’ai pas osé, comme Gabriele d’Annunzio, « empoigner le lourd battant et pénétrer dans la cour ». Le sulfureux écrivain italien est en exil en France depuis 1910. Il est à la recherche d’une maison « où il aurait vécu dans le silence perpétuel comme au fond d’une petite ville de province la plus reculée. »
Ce jour de 1914 il l’a enfin trouvée : « De hauts murs couverts de lierre, un pavé verdi par l’herbe (...), derrière les fenêtres riches en monogrammes et de gargouilles, le pressentiment d’un jardin secret ». Le silence qui y règne n’est interrompu que par les cloches des églises et des couvents alentours et les « merveilleux concerts » d’oiseaux, car « c’est un asile de moineaux et de merles ». Ces derniers lui donnent « l’illusion de la forêt » et les cloches le font rêver à la Toscane et à l’Ombrie. Il y demeurera jusqu’en mai 1915.
Il loue cet appartement en rez-de-chaussée à Charles Huard, un illustrateur et caricaturiste célèbre qui a illustré les oeuvres complètes de Balzac et publia un « Londres comme je l’ai vu » en 1908.
Si la machine à remonter le temps existait, je ne reviendrais jamais en 2010.
1 commentaire:
bonjour,
j'aimerai connaître les ouvrages dont vous avez tiré les descriptions de l'hôtel chalons-luxembourg, dans lequel d'annunzio séjourna
merci !
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