lundi 25 janvier 2010

Où il s’agit de grenouilles et de lucioles...

un vieil étang
une grenouille plonge
le bruit de l’eau

Bashô
Quand Charles J. Yellowplush, le valet de Lord Deuceace, et héros hilarant de Thackeray, arrive à Balong-sir-mare (Boulogne-sur-mer), il est d'abord surpris que la ville ne soit pas vraiment située sur la mer comme son nom l'indiquait – « I who had heard of foring wonders, expected this to be the fust and greatest phansy, then, my disapintment, when we got there, to find this Balong, not situated on the sea, but on the shoar » - mais aussi de ne voir aucun Français ne manger de grenouilles: « and for frogs, upon my honour, I never see a single Frenchman swallow one, which I had been led to beleave was their reglar, though beastly, custom. » Il écrit comme il parle et c’est très très drôle. Au Louvre, quand elles ne sont pas égyptiennes, les grenouilles proviennent de l’atelier de Bernard Palissy qui se trouvait non loin de là au XVIe siècle. On a retrouvé de nombreux fragments de ses poteries lors des fouilles dans le sous-sol du Louvre. Persécuté en tant que Huguenot, ce « potier, émailleur, peintre, verrier, écrivain », est mort à la Bastille en 1589 « de faim, de froid et de mauvais traitements ».On peut voir beaucoup de ses céramiques aux décors naturalistes au dernier étage du musée.
Hier soir, au British Film Institute, j’ai pensé aux grenouilles de Bernard Palissy. On y projetait en avant-première le nouveau film des studios Walt Disney : La princesse et la grenouille, en présence du réalisateur, du dessinateur et de la voix de la princesse. Le film est très amusant, il se passe à La Nouvelle-Orléans dans les années vingt. Si on met de côté les trucs un peu nian-nian à la Disney, il y a des séquences magnifiques, surtout quand il s’agit des lucioles (fireflies). L’enterrement de Raymond-la-luciole est d’une poésie telle que j’ai fondu en larmes !

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