Dans le « vierge, bel et vivace aujourd’hui », ce vers célèbre de Mallarmé, l’adjectif que je préfère c’est « vivace » : on dit d’une plante qu’elle est vivace quand elle se débrouille biologiquement pour que ses « bourgeons survivent aux rigueurs de la mauvaise saison, qu’il s’agisse du gel de l’hiver ou de la sécheresse ». J’aime l’idée de la plante qui « trouve » une stratégie pour ne pas suivre le sort de ses compagnes bisannuelles qui rentrent en dormance en hiver et refleurissent au printemps ou au début de l’été, qui ont un besoin constant de soins, et qui s’épuisent, à force. Pendant longtemps j’ai cru que le « vivace » de Mallarmé signifiait que le jour qui s’ouvrait à nous nous filait entre les doigts, insoumis et sauvage. C’est que je n’y connais rien en horticulture ! Maintenant je comprends combien aujourd’hui nous sollicite, et tout ce qui se passe en nous, biologiquement, psychologiquement, et quels hasards il faut - en anglais hasard se dit chance et j’écris cela en pensant à mes coups de chance des mois d'avril et de mai 2009 - pour qu’un jour, naturellement, on ne puise dans le terreau, et dans l’environnement qui nous entoure, que ce qui nous est bénéfique... Je pense qu’une fois la stratégie mise en place, dont nous ne sommes pas conscients à 100%, tout se décide en un jour, en une étincelle, et c’est le printemps pour longtemps longtemps.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire