samedi 9 janvier 2010

La pire vague de froid depuis 30 ans

L’air pince rudement. Il fait très froid.
Hamlet, Acte I, sc.4
Mardi, le mot neige était sur toutes les lèvres. On l’attendait incessamment sous peu. A 19h, Jon Snow - le bien nommé - présentateur vedette de Channel 4, annonça qu’elle recouvrait tout le nord de l’Angleterre. Un reportage dans le Cheshire nous le prouva et nous eûmes une pensée émue pour les fameux chats de la région dont le sourire devait être quelque peu jaune (ou plutôt blanc) ce soir-là ! Mais, ce qui nous préoccupait surtout mardi, c’était la Galette des Rois. Entre deux bouchées nous allions scruter le ciel, mais on n’y voyait ni flocon ni étoile filante : Quel regret !/Je n’ai pas su accueillir/Le premier flocon de neige/Sur ma paupière. Personnellement, je ne dirais pas ça, Abbas ! Mercredi matin, tout était blanc : Un matin de neige/Je sors/Sans manteau/Une joie d’enfant. Désolé Monsieur Kiarostami, mais n’ayant pas eu envie d’attraper une prosaïque grippe, c’est couverte comme le Sibérien moyen que j’ai affronté les frimas pour aller faire cours dans une glacière à une poignée d’esquimaux. Mais j’ai aussi passé toute mon après-midi à regarder la neige tomber et à me marrer en lisant Thackeray. Jeudi, nous nous étions déjà habitués aux perturbations que causait la neige. Je suis allée au British Museum écouter un éminent professeur nous parler du Serpent à Plumes : les Aztèques ont-ils vraiment cru qu’Hernan Cortez était Quetzalcoatl ou ont-ils fait semblant ? Dans quelle mesure sommes-nous conditionnés par nos croyances et nos superstitions ? « Were they fools ? » s’égosillait notre orateur, tant à son sujet qu’il faisait penser à Cicéron devant le Sénat de Rome ou à un Monty Python...
Comment quitter le « Britiche » sans voir sous les toits l’expo sur les Indiens des Plaines ? Un de leurs animaux fétiches était l’hermine. Les guerriers en ornaient leurs tuniques – avec des scalps aussi... – car ils vénéraient ce petit animal pour sa capacité à se dissimuler dans la neige. De retour dans les rues verglacées, malgré mes yeux de lynx, je n’ai vu aucun Sioux dans Bloomsbury.

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