Mais Artémis n’a pu voir tout ce beau monde se presser à ses pieds – imaginez un peu : de Catherine de Médicis à Marie-Antoinette en passant par la Pompadour et Molière et La Fontaine, Voltaire et Napoléon... - car son regard de marbre est détourné vers son carquois, et tous les Actéon en puissance que nous sommes ne risquent rien cette fois-ci ! Le sculpteur romain l’a saisie à jamais dans le geste de saisir du bout des doigts l’une de ses flèches d’argent. C’est un geste assuré, agile, vif et silencieux car elle vient d’apercevoir un cerf ou une biche qu’il ne s’agit pas d’effaroucher. A ses pieds on pense à La Vénus d’Ille, le conte de Mérimée, et si elle tournait soudain la tête vers nous, là non plus, on ne serait nullement étonnés... Mais ce jour-là on verra toute une bande de cerfs et de biches dévaler les beaux escaliers du Louvre et se disperser vers les Tuileries, la déesse outragée à leurs trousses, ses flèches vengeresses pourfendant l’air!
Zuihitsu ou "notes au fil du pinceau", comme en composaient les gentes dames de la cour de Heian au Japon, aux environs de l’an 1000: « J’ai rassemblé des notes sur les événements qui s’étaient déroulés devant mes yeux et sur les réflexions que j’avais faites en mon âme » (Sei Shōnagon dans Notes de chevet)
lundi 4 janvier 2010
La dite Artémis
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