On conseille aux gourmands d’aller faire leurs courses au supermarché après un bon repas pour éviter de trop remplir leurs caddies. Par contre, il est fortement déconseillé aux lecteurs passionnés de faire un tour dans une librairie quand leur esprit est possédé par un livre qu’ils ont déjà, mais dont ils sont éloignés par 1000 kilomètres. Voilà, j’étais à Paris, dans une librairie, avec un choix immense de livres, à toucher, humer, feuilleter, et je n’avais envie d’aucun d’eux. C’était à s’arracher les cheveux. J’ai quand même choisi Boule de suif et autres histoires de guerre de Maupassant ; An ideal husband d’Oscar Wilde dans une édition bilingue ; La tempête de neige et autres récits de Tolstoï. Mais c’est tout et c’est peu. Et surtout, je n'avais pas envie de tout arrêter pour les dévorer sur le champ.En fait, j’aurais tout donné pour tourner les pages de la biographie de Charles V (ma nouvelle marotte) par Françoise Autrand. Alors ne pouvant lire Charles V, resté sur mon lit à Londres, je ne lirai rien. En plus tout mon environnement me rendait ce manque cuisant en me ramenant à l’époque de la guerre de Cent Ans: je suis tombée par hasard sur la Tour Jean sans Peur (ici) rue Etienne Marcel (le prévôt des marchands) ou bien sur l’emplacement de l’ancien hôtel du connétable Bertrand du Guesclin... Pour mon malheur, au Louvre, on ne parlait que de Charles V parce que c’est lui qui a transformé la forteresse en palais. De plus, le musée vient de se procurer des vestiges de son tombeau et les a mis en vedette. Charles V par ci et Charles V par là... je vivais plus au XIVe siècle qu’au XXIe siècle! Cela ne m’aurait pas dérangée si ce n’était pour l’envie d' « effeuiller Charles V » sur mon lit londonien !
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