Il y a des journées comme ça, qui se goupillent bien, sans aspérités, où tout glisse et nous est doux. Comme hier.
Je me suis réveillée avec le soleil et ma seule préoccupation était de ne pas oublier de prendre une place pour Leonardo da Vinci en juin. Le la était donné.
Dans le bus je me suis plongée dans la bio de Gauguin. Un Gauguin qui vit dans la misère, qui mendie un travail de colleur d’affiches à la Gare du nord, qui n’a plus de lit où dormir, qui ne mange que du pain acheté à crédit, et de qui Degas se moque.
Je me suis réveillée avec le soleil et ma seule préoccupation était de ne pas oublier de prendre une place pour Leonardo da Vinci en juin. Le la était donné.
Dans le bus je me suis plongée dans la bio de Gauguin. Un Gauguin qui vit dans la misère, qui mendie un travail de colleur d’affiches à la Gare du nord, qui n’a plus de lit où dormir, qui ne mange que du pain acheté à crédit, et de qui Degas se moque.
J’allais entamer un nouveau chapitre quand j’ai lu, en exergue, cet extrait de Henri d’Ofterdingen de Novalis : Ce qui m’attire à toi si inséparablement, ce qui a éveillé en moi un éternel désir n’est pas de ce temps. Si seulement tu pouvais voir comme tu m’apparais, quelle image merveilleuse rayonne de toi et m’éclaire le monde !... Ta forme terrestre n’est que l’ombre de cette image... cette image est éternelle, primordiale, un fragment du monde divin et inconnu.
Impossible de continuer ma lecture après ça. Ce bel « inséparablement », ce « Si seulement tu pouvais voir comme tu m’apparais » et ce « m’éclaire le monde »... ce sont les mots que je cherchais. Quel bonheur de vivre une situation que ces mots expriment tout à fait. Et maintenant que je sais que l’expression fleur bleue est tirée de ce roman inachevé de Novalis, je suis très heureuse de l’être ! Puis à la fac, les visages des étudiants que l’on félicite, c’est merveilleux. Les couloirs vides, la photocopieuse rien qu’à soi. Le soleil dans Regent street.
Les salles de la National Gallery que je commence à connaître comme ma poche. N’y aller que pour voir en vrai, sous le coude d’Ariadne dans le tableau du Titien, le bateau de Thésée qui s’éloigne en l’abandonnant sur l’île de Naxos et que l’on pourrait confondre avec un nuage. Réserver une place pour un cours d’été en ayant sous les yeux à la fois les ors des tableaux vénitiens du XIVe siècle et une caisse enregistreuse.
Un saut au South African garden nouvellement planté dans la cour du British Museum. Des groupes d’écoliers français avec leurs accompagnateurs: « on reste ensemble ! » martèle l’un deux, une femme blonde qui ressemble comme deux gouttes d’eau à l’actrice Marina Foïs. En passant les grilles, une Française grommelle un typique « ça sent la friture », pauvres fish&chips ! Ils ne méritent pas de se voir qualifés ainsi !
Devant un pub un homme accompagné d’un colossal chien noir. Il frappe sa poitrine des deux mains comme pour lui dire « mets tes pattes là », mais le chien baisse la tête indifférent. L’homme se penche et le cajole.Dans le bus du retour, je lis que Gauguin est à Pont-Aven, qu’on le respecte, et qu’il se « détend ». J’ai arrêté ma lecture après la phrase suivante : « Gauguin pénètre lentement dans ce monde nouveau ». Aujourd’hui sera un autre monde.
Impossible de continuer ma lecture après ça. Ce bel « inséparablement », ce « Si seulement tu pouvais voir comme tu m’apparais » et ce « m’éclaire le monde »... ce sont les mots que je cherchais. Quel bonheur de vivre une situation que ces mots expriment tout à fait. Et maintenant que je sais que l’expression fleur bleue est tirée de ce roman inachevé de Novalis, je suis très heureuse de l’être ! Puis à la fac, les visages des étudiants que l’on félicite, c’est merveilleux. Les couloirs vides, la photocopieuse rien qu’à soi. Le soleil dans Regent street.
Les salles de la National Gallery que je commence à connaître comme ma poche. N’y aller que pour voir en vrai, sous le coude d’Ariadne dans le tableau du Titien, le bateau de Thésée qui s’éloigne en l’abandonnant sur l’île de Naxos et que l’on pourrait confondre avec un nuage. Réserver une place pour un cours d’été en ayant sous les yeux à la fois les ors des tableaux vénitiens du XIVe siècle et une caisse enregistreuse.
Un saut au South African garden nouvellement planté dans la cour du British Museum. Des groupes d’écoliers français avec leurs accompagnateurs: « on reste ensemble ! » martèle l’un deux, une femme blonde qui ressemble comme deux gouttes d’eau à l’actrice Marina Foïs. En passant les grilles, une Française grommelle un typique « ça sent la friture », pauvres fish&chips ! Ils ne méritent pas de se voir qualifés ainsi !
Devant un pub un homme accompagné d’un colossal chien noir. Il frappe sa poitrine des deux mains comme pour lui dire « mets tes pattes là », mais le chien baisse la tête indifférent. L’homme se penche et le cajole.Dans le bus du retour, je lis que Gauguin est à Pont-Aven, qu’on le respecte, et qu’il se « détend ». J’ai arrêté ma lecture après la phrase suivante : « Gauguin pénètre lentement dans ce monde nouveau ». Aujourd’hui sera un autre monde.
9 commentaires:
Oh, elle est rudement belle cette fenêtre avec tous ces flacons ! Aaaaah, Londres... Douce journée !
Tiens moi, j'ai aimé la première, la cassée. Aaaah Londres. J'ai une furieuse envie de villes.
Samedi 01/05, soir sur canapé, par 2 émissions surprise: 'Echappées Belles' en Nouvelle-Calédonie & 'Londres, la ville miroir '.
Je voyageais de chez moi comme tous les jours ..
Marie, c'est pas Londres mais dans un village du Hampshire!
idem, village du Hampshire Christine!
Non, Ayrelsford la ville miroir!!
Le Henri d’Ofterdingen de Novalis fut l'un des quelques bouquins à prendre place dans la valise.
D'où la nécessité de voyager vraiment ..
Elle est donc magnifique cette fenêtre d'un village du Hampshire ! As-tu déjà eu l'occasion de visiter Knole ? La campagne anglaise me manque drôlement fort... Merci pour les balades !
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