Il profitait du moindre embouteillage, du plus léger ralentissement dans la circulation, et à Londres, à 8h du matin, il était gâté. Ces quelques secondes grappillées aux feux rouges, cette minute glanée aux arrêts de bus lui étaient précieuses. Il détestait les embardées, les virages, les déviations, les coups de volant intempestifs. Pour pouvoir écrire son Journal dans un bus en toute tranquillité, il lui aurait fallu vivre dans une ville qu’Haussmann aurait marquée de sa patte, ou bien celle de Pingyao dans le Shanxi, dont le tracé ressemble à une carapace de tortue. Ça me démangeait de savoir ce qu’il écrivait dans son carnet noir. Il levait parfois la tête, observait la rue, et se remettait à écrire. Il remplissait des pages entières, revenait dessus, rajoutait quelques mots... Mais malheureusement je n’ai pu lui dérober que le mot « get » car il ne voulait vraisemblablement pas mettre ses transports en commun !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire