Le car pénétra bientôt dans les montagnes. Sur la route en lacets, le chauffeur ne cessait de tourner son volant dans un sens puis dans l’autre, et je commençais à avoir mal au coeur. Bientôt, les virages se firent plus espacés et le car pénétra soudain dans une forêt de cyprès froide et humide. La forêt se termina enfin, et nous débouchâmes dans une sorte de cuvette entourée de montagne.
La ballade de l’impossible de Haruki Murakami
C’est un chemin de fer à voie étroite où l’on s’embarque et, dès l’instant où la machine, de petite taille, se met en mouvement, commence la partie proprement aventureuse du voyage, une montée brusque et ardue qui ne semble pas vouloir finir. C’est par une route rocheuse, sauvage et âpre que, tout de bon, on s’engage dans les hautes montagnes.
La Montagne magique de Thomas Mann
La première fois que j’ai lu La ballade de l’impossible de Haruki Murakami, c’était en anglais et il s’appelait Norwegian Wood. Combien j’avais aimé ce bouquin ! Je l’aimais d’autant plus que je venais de finir La Montagne Magique de Thomas Mann, qu’Hans Castorp me manquait, et j’avais trouvé dans le Watanabe de Murakami une sorte de héros de substitution. La coïncidence avait voulu que, dans le roman, Watanabe lui-même soit « absorbé par la lecture de La Montagne magique de Thomas Mann » ! En relisant la semaine dernière le livre de Murakami, en français cette fois-ci, les passerelles entre les romans allemand et japonais sont évidentes. J’ai de plus eu l’impression que le Watanabe que les mots anglais avaient construit dans mon esprit est différent de celui évoqué par les mots français. Je ne sais pas lequel des deux je préfère. La première fois le livre m’avait bouleversée, la deuxième fois moins, parce que les copines de Watanabe ne m’intéressaient plus, ne me touchaient plus, elles m’agaçaient plus qu’autre chose. Je n’ai pas retrouvé ce que j’avais aimé la première fois. Peut-être parce que j’ai encore à l’esprit les quatre soeurs de Tanizaki ou tout simplement parce qu’entre les deux lectures 6 ans se sont écoulés et que j’ai changé. Je me dois de relire le roman de Thomas Mann – qui est quand même d’une autre envergure que celui de Murakami pour qui j’ai un peu perdu mon engouement - pour vérifier si mon attachement pour Hans Castorp est resté intact, lui.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire