Joey, un des organisateurs du Terracotta Film Festival, est un très sémillant jeune homme au look de chanteur de charme des années 50. Il fallait le voir sauter comme un cabri sur la scène du Prince Charles et se saisir du micro d’un geste leste, comme s’il allait entamer une sirupeuse ritournelle. Malheureusement, à la place, c’est un agaçant « Hi guys ! » qu’il nous lançait à la figure. Il faut dire qu’à ses pieds se pressait une marée de mecs boutonneux aux cheveux gras, nourris aux fish and chips ou au buffet thaï industriel (All you can eat for £2.50), au look d’étudiants en cinéma, avec sacoche en bandoulière intégrée et pantalon tombant sur les cuisses, lecteurs invétérés de mangas hardcore, connaissant sur le bout des doigts le bottin des réalisateurs coréens et vouant un culte infernal à Jean-Luc Godard. Sans oublier les deux énergumènes du BFI (la cinémathèque d’ici), à l’hygiène douteuse, l’un gardant son sempiternel chapeau de feutre noir crasseux vissé sur des cheveux indéfinissables même pendant la projection, et l’autre, célèbre pour lancer de temps en temps deux « Ha Ha » à contretemps, surtout lors des scènes d’amour ou de torture.Ceux-là prenait le Hi guys! de notre Joey national comme le signe qu’ils faisaient partie d’une élite, ces happy few sachant épeler "Kongkiat Khomsiri" même à l’envers, et connaissant la filmographie des jeunes Amarttayakul, Penpadkee et Chitmanee qui « kick ass, man ! » Il y avait aussi çà et là quelques beaux Chinois, venus entendre un peu de leur langue maternelle, peut-être pas cinéphiles pour un sou, un peu comme moi quand je me tape Bienvenue chez les Ch’tis pour entendre un bout de français... J’adore les films de Johnnie To. Les films de Johnnie To à Londres éclosent comme les lotus : en mai ou en juin. Mais un lotus d’une espèce très rare, car il n’y a jamais qu’un film de Johnnie To par an ici. Je vais toujours le voir un jour où il fait beau, où tout va bien, un jour de fête. Je ne le fais pas exprès, il se trouve que c’est comme ça. Et quel que soit le mérite de la fleur de l’année, je l’adore avant, pendant et après. En fait, si les lotus font « plop ! » quand ils s’ouvrent, le To de printemps n’est jamais un « flop ».
Celui que j’ai vu s’appelle Sparrow (moineau), c’est-à-dire pickpocket en argot de Hong-Kong. Il était question d’une aguichante môme moineau, et d’un vrai piaf qui ne ressemblait pas du tout à un moineau européen mais à un toucan de poche ! C’était léger, drôle, surprenant, et pour une fois, il n’y avait qu’une seule petite goutte de sang, et encore... versée par inadvertance. Le scénario semblait sortir d'une cervelle de moineau, mais la réalisation, avec clin d’oeil aux Parapluie de Cherbourg, est réjouissante. Je suis sortie du cinéma aux anges, maudissant mes parents de ne pas m’avoir fait naître à Hong-Kong, et avec du Simon Yam plein les yeux. Vivement le prochain: j'en piaffe d'impatience!
Celui que j’ai vu s’appelle Sparrow (moineau), c’est-à-dire pickpocket en argot de Hong-Kong. Il était question d’une aguichante môme moineau, et d’un vrai piaf qui ne ressemblait pas du tout à un moineau européen mais à un toucan de poche ! C’était léger, drôle, surprenant, et pour une fois, il n’y avait qu’une seule petite goutte de sang, et encore... versée par inadvertance. Le scénario semblait sortir d'une cervelle de moineau, mais la réalisation, avec clin d’oeil aux Parapluie de Cherbourg, est réjouissante. Je suis sortie du cinéma aux anges, maudissant mes parents de ne pas m’avoir fait naître à Hong-Kong, et avec du Simon Yam plein les yeux. Vivement le prochain: j'en piaffe d'impatience!
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