Le Fouji était là , face à l’entrée de l’hôtel, si près qu’on l’aurait touché. Pour la première fois, Satchi ko venue à côté du Fouji pouvait en admirer à son aise, le matin, le soir, tous les aspects changeants. Le lendemain de son arrivée, Satchi ko se reposait sur son lit après le déjeuner. D’un côté elle apercevait le sommet du Fouji, de l’autre les ondulations de la chaîne de montagnes entourant le lac. Sans raison particulière, elle vit dans son imagination un paysage qui était le bord d’un lac de Suisse qu’elle n’avait jamais vu et pensa au Prisonnier de Chillon de Byron. Pourquoi se figurait-elle qu’elle se trouvait dans ce pays lointain et non plus au Japon ? Elle pensait encore qu’elle se trouvait au fond d’un lac frais, respirant à pleins poumons un air qui frémissait comme un bouillonnement de gaz carbonique. Des petits nuages passaient et repassaient dans le ciel, voilant et dévoilant le soleil. Elle avait l’impression que la blancheur des murs agissait sur son esprit pour le rendre plus clair. On pouvait tendre l’oreille, on n’entendait pas un bruit. Dans le silence, Satchi ko regardait l’apparition et la disparition des rayons de lumière et perdait la notion du temps.
Plus que 80 pages...
Quatre Soeurs de Tanizaki Jûnichiro
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2 commentaires:
Quelle vue meditative, merci Agnes, vous ne trouvez que de belles citations. Certains mots de cette citation me font reflechir:
J'aimerais etre emporte
Par le vent
Aupres de ces sommets eclaires, Pour me retrouver
Dans ce silence limpide
Dans ces rayons lumineux,
Pour retrouver une partie de soi Qui se perd
Dans ce pays lointain
D'un enfance reve,
D'un temps inspire.
Cher Anonyme, merci de votre poeme inspire...
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