lundi 4 mai 2009

Kon-Tiki m’était conté

Jusqu’à hier je croyais que Kon-Tiki était une île du Pacifique.J’avais entendu parler, il y a longtemps, de l’expédition du Kon Tiki du savant Thor Heyerdal, en 1947. Pour prouver que les populations océaniennes descendaient de celles d’Amérique, il était parti du Pérou en radeau et avait fini par s’échouer sur une île de l’archipel des Tuamotou. Mais je doute que cela m’ait induite en erreur.L’expédition tirait son nom de Con Tiki Viracocha - le dieu inca du soleil, de la foudre et des tempêtes, qui naquit dans le Lac Titicaca ou dans la grotte de Pacaritambo. La terre était alors plongée dans l’obscurité. Il y amena la lumière en créant le soleil, la lune, et les étoiles. Il créa les humains en donnant un souffle aux pierres. Comme ces géants lui déplurent par leur stupidité, un déluge les détruisit. Il fit alors des humains plus petits en soufflant dans de plus petites pierres. Il disparut ensuite en traversant l’Océan Pacifique en marchant sur l’eau. Mais je n’ai appris cette histoire qu’hier, donc elle ne joue aucun rôle dans ma confusion. Ce n’était qu’une île paradisiaque qui pouvait avoir donné son nom à la piscine Kon-Tiki qui se trouve sur la Corniche de Casablanca. Une piscine en bord de mer. En été, quand nous n’allions pas en Espagne ou pour nous changer de la plage, nous – mes petits voisins, leurs parents, mon père et moi - passions des journées entières dans une des piscines de la Corniche : Tahiti, Miami, Lido, Acapulco et Kon-Tiki. Je suis invitée aujourd’hui chez une amie marocaine, et des souvenirs remontent à la surface, de jours insouciants, ensoleillés, à jouer dans le sable et l’eau. Ces journées de piscine sont aussi liées aux sandwichs au corned beef, qu’on prononçait « cornaide bif ». Si je n’en ai plus mangé depuis ces années-là, il m’arrive souvent de chercher les boîtes des yeux dans les rayons de mon supermarché. Je revois alors la préparation d’une journée de piscine, l’excitation qui montait parmi les enfants, le sac rempli de serviettes de plage, de maillots de rechange... Une vraie expédition !

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