jeudi 28 mai 2009

Le simple sentiment de l’existence dans sa plénitude

A force de vouloir raconter des histoires comme dans les téléfilms ou dans le cinéma hollywoodien, on perd quelque chose d’essentiel : le simple sentiment de l’existence dans sa plénitude. Quand je lis Julien Gracq, il ne me raconte pas une histoire comme Hollywood, il n’essaie pas de faire de la psychologie avec de faux conflits. Simplement, il me dit quelque chose de beaucoup plus essentiel : quelles sont les trois images que je vais garder avant de mourir ? Alors c’est une presqu’île, ce sont des marais salants... Ce sont des choses aussi simples que ça, qu’on trimballe jusqu’à sa mort.
Jacques-Pierre Amette
Faites comme chez vous, Europe 1, 24 mai 2009

Moi je trimballe ce coin de rue, dans la descente du temple Fushimi Inari. Le nouveau livre de Jacques-Pierre Amette s'intitule Journal météorologique, et quand cette image se présente à mon esprit, c’est d’abord à la température que je pense, au doux soleil hivernal... mais aussi aux pentes fraîches de la colline où se trouve le sanctuaire. De ces considérations naissent les senteurs boisées, les effluves de l’encens... et puis vient le bruit de mes pas sur les feuilles craquantes et les aiguilles de pin... et le goût de l’eau fraîche dans ma gorge... Ce doit être ça le simple sentiment de l’existence dans sa plénitude...

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