de pierres petites et grosses
seule en mouvement
la tortue
Avec le vent d’ Abbas Kiarostami
Avec le vent d’ Abbas Kiarostami
Pourquoi, dans Le vent nous emportera, le beau film d’Abbas Kiarostami, celui que dans le village on appelle l’ingénieur, retourne du pied une brave tortue? Quand il reçoit un appel de Téhéran sur son portable, il doit sauter dans sa voiture et filer sur une petite hauteur où la communication passe mieux. C’est là-haut que les villageois enterrent leurs morts. Ce geste – de retourner cette pauvre tortue – est inexplicable. On voit Behzad remonter dans sa voiture et s’éloigner, avec cette tortue immobile, retournée sur sa carapace. Une fois la voiture disparue, la caméra revient sur l’animal qui arrive à se remettre sur ses pattes au prix de laborieux efforts. Kiarostami dit que cette tortue qui chemine péniblement parmi les tombes est un symbole de longévité. Behzad est venu de la capitale pour filmer un documentaire sur les funérailles d’une centenaire. Mais voilà, elle s’accroche à la vie. Il s’en prend à la tortue par frustration et dépit.
Ce film sur l’attente a couronné idéalement ma journée d’hier. Quand on attend quelqu’un ou quelque chose, un voyage par exemple, au début de l’attente on est très impatient, on ne sait pas si on aura la force de pouvoir tenir jusqu’au jour J. Et puis on trompe cette attente pour ne pas en souffrir. Pour mieux oublier les nôtres, on fait même siennes les attentes des autres, celles de personnages de roman par exemple : Youki ko va-t-elle enfin trouver un mari dans le roman de Tanizaki ? Mais au fur et à mesure que le jour de l’échéance se rapproche, l’attente renaît de plus belle. Des fois on oublie qu’on attendait comme quand on commande un livre avant sa publication et qu’on le retrouve un jour dans sa boîte aux lettres. Le pire serait de ne plus attendre. Voilà ce que je pensais hier à mon arrêt de bus, et toutes les tortues du monde auraient pu passer, je n’aurais pas touché à un seul de leurs cheveux !
Ce film sur l’attente a couronné idéalement ma journée d’hier. Quand on attend quelqu’un ou quelque chose, un voyage par exemple, au début de l’attente on est très impatient, on ne sait pas si on aura la force de pouvoir tenir jusqu’au jour J. Et puis on trompe cette attente pour ne pas en souffrir. Pour mieux oublier les nôtres, on fait même siennes les attentes des autres, celles de personnages de roman par exemple : Youki ko va-t-elle enfin trouver un mari dans le roman de Tanizaki ? Mais au fur et à mesure que le jour de l’échéance se rapproche, l’attente renaît de plus belle. Des fois on oublie qu’on attendait comme quand on commande un livre avant sa publication et qu’on le retrouve un jour dans sa boîte aux lettres. Le pire serait de ne plus attendre. Voilà ce que je pensais hier à mon arrêt de bus, et toutes les tortues du monde auraient pu passer, je n’aurais pas touché à un seul de leurs cheveux !
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