Il y a plus de dix ans, nous étions colocataires, avec deux autres personnes, dans une coquette maison du quartier de Shoreditch, à deux pas de la City. Elle était étudiante et travaillait le week-end dans une boulangerie chinoise de Soho. Elle ramenait souvent des gâteaux fourrés à la viande, d’un « goût étrange venu d’ailleurs », et elle ingurgitait des mixtures qu’elle se procurait chez les apothicaires du quartier chinois et qui dégageaient une odeur nauséabonde. Je ne lui ai jamais demandé à quoi elles servaient exactement.
Nous avons dû déménager, chacune de notre côté, tout en continuant de nous voir. Nous nous donnions toujours rendez-vous au coin de Leicester sq et de Charing Cross road, devant l’Hippodrome, un ancien music-hall. Nous allions manger des dim sums dans un resto chinois où elle semblait connaître tout le monde. Et elle commandait toujours des pattes de poulet, c’est-à-dire des morceaux de peau de pattes de poulet en sauce. Ça craquait, c’était d’une texture un peu plastique, et je ne pouvais m’empêcher d’avoir à l’esprit des poulets qui gambadaient quand j’essayais d’en attraper un peu du bout de mes baguettes. Avaler ensuite ma prise c'était une autre paire de manches! Elle entretenait une relation avec un mystérieux homme d’affaires chinois qui possédait plusieurs businesses à Soho. Je connaissais déjà les films de Johnny To, et je l’imaginais en héroïne d’une histoire d’amour sur fond de clans, d’opium et de triades. Son amant lui trouvait des boulots d'enfer: il l’expédiait au fin fond de la Chine vendre des moutons aux Egyptiens et en Hongrie fabriquer du foie gras! Elle revenait ensuite à Londres et s'empressait de me narrer par le menu ses aventures rocambolesques.
Elle est repartie depuis dans sa Malaisie natale. Elle n’écrit pas trop et je ne savais pas grand chose de sa vie là-bas avant de la retrouver un midi, au bout de 3 années d’absence, devant l’Hippodrome. Elle n’a pas changé d’un pouce. Nous nous entendons toujours aussi bien. Seule entorse à nos habitudes, nous avons refait le monde dans un restau japonais. C'est dans l'air du temps. Sans doute voulait-elle me faire plaisir. Je l'en remercie même si j’ai un peu regretté les fameuses pattes de poulet!
Nous avons dû déménager, chacune de notre côté, tout en continuant de nous voir. Nous nous donnions toujours rendez-vous au coin de Leicester sq et de Charing Cross road, devant l’Hippodrome, un ancien music-hall. Nous allions manger des dim sums dans un resto chinois où elle semblait connaître tout le monde. Et elle commandait toujours des pattes de poulet, c’est-à-dire des morceaux de peau de pattes de poulet en sauce. Ça craquait, c’était d’une texture un peu plastique, et je ne pouvais m’empêcher d’avoir à l’esprit des poulets qui gambadaient quand j’essayais d’en attraper un peu du bout de mes baguettes. Avaler ensuite ma prise c'était une autre paire de manches! Elle entretenait une relation avec un mystérieux homme d’affaires chinois qui possédait plusieurs businesses à Soho. Je connaissais déjà les films de Johnny To, et je l’imaginais en héroïne d’une histoire d’amour sur fond de clans, d’opium et de triades. Son amant lui trouvait des boulots d'enfer: il l’expédiait au fin fond de la Chine vendre des moutons aux Egyptiens et en Hongrie fabriquer du foie gras! Elle revenait ensuite à Londres et s'empressait de me narrer par le menu ses aventures rocambolesques.
Elle est repartie depuis dans sa Malaisie natale. Elle n’écrit pas trop et je ne savais pas grand chose de sa vie là-bas avant de la retrouver un midi, au bout de 3 années d’absence, devant l’Hippodrome. Elle n’a pas changé d’un pouce. Nous nous entendons toujours aussi bien. Seule entorse à nos habitudes, nous avons refait le monde dans un restau japonais. C'est dans l'air du temps. Sans doute voulait-elle me faire plaisir. Je l'en remercie même si j’ai un peu regretté les fameuses pattes de poulet!
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