La première fois que j’ai vu Bonjour (Ohayō), le film d’Ozu (1959), je ne devais pas être trop bien dans mes baskets parce que, rétrospectivement, je me souvenais surtout de la scène dans laquelle Keitaro Hayashi (interprété par le célèbre Chishu Ryu) boit un verre avec des voisins et où ceux-ci se plaignent que tout n’est pas tout rose dans leur vie. Hayashi-san, resté silencieux jusque-là, soupire soudain: Il suffit de se laisser porter... Une vraie phrase anti-stress !
Mais c’est d’un tout autre oeil que je l’ai revu cette semaine! Dans le film, deux jeunes frangins, Minoru et l’adorable petit Isamu, veulent une télé. Comme leurs parents leur refusent ce caprice, Minoru s’emporte contre l’hypocrisie des adultes : Les adultes, ils ne disent que ça : Salut ! Bonjour ! Bonsoir ! Il fait beau, non ? Oui, c’est vrai. Où allez-vous ? Là-bas. Ah bon ? Là-bas, c’est où ?...
Comme son père (Hayashi san) lui dit de la boucler, son frère et lui se lancent dans une interminable grève de la parole, puis fuguent quand ils voient leur instituteur chez eux. Heichiro Fukui, leur prof d’anglais, est amoureux de leur tante Setsuko. Il arrondit ses fins de mois en faisant des traductions pour elle. Quand il apprend les raisons du mutisme des enfants, il dit : Sans ces formules, le monde ne serait-il pas trop aride ? Ne serait-ce pas l’inutile qui rend ce monde... aimable ? Ces formules sont le lubrifiant de la société...
Sa soeur lui répond : ... mais inutiles pour les choses importantes... Tu en es l’exemple vivant... Tu l’aimes et tu ne peux lui dire... Tu lui parles des traductions, du temps, mais jamais du vif du sujet... Il faut parfois dire des choses importantes... (J’aime bien cette dernière phrase !)
A la fin du film, Heichiro et Setsuko se retrouvent sur le quai de la gare où ils attendent un train pour Tokyo. Ils se disent toutes les phrases qui font enrager Minoru, mais on sent très bien que bientôt ils se diront « des choses importantes ». Le seul qui ait dit « je t’aime » franchement et à tout bout de champ, c’est le mignon et innocent Isamu. Il dit I love you - en anglais - à tout le monde - peut-être sans savoir ce que ces mots signifient – mais ces mots si difficiles à prononcer pour les adultes ne lui attirent que des sourires et des regards indulgents.
Mais c’est d’un tout autre oeil que je l’ai revu cette semaine! Dans le film, deux jeunes frangins, Minoru et l’adorable petit Isamu, veulent une télé. Comme leurs parents leur refusent ce caprice, Minoru s’emporte contre l’hypocrisie des adultes : Les adultes, ils ne disent que ça : Salut ! Bonjour ! Bonsoir ! Il fait beau, non ? Oui, c’est vrai. Où allez-vous ? Là-bas. Ah bon ? Là-bas, c’est où ?...
Comme son père (Hayashi san) lui dit de la boucler, son frère et lui se lancent dans une interminable grève de la parole, puis fuguent quand ils voient leur instituteur chez eux. Heichiro Fukui, leur prof d’anglais, est amoureux de leur tante Setsuko. Il arrondit ses fins de mois en faisant des traductions pour elle. Quand il apprend les raisons du mutisme des enfants, il dit : Sans ces formules, le monde ne serait-il pas trop aride ? Ne serait-ce pas l’inutile qui rend ce monde... aimable ? Ces formules sont le lubrifiant de la société...
Sa soeur lui répond : ... mais inutiles pour les choses importantes... Tu en es l’exemple vivant... Tu l’aimes et tu ne peux lui dire... Tu lui parles des traductions, du temps, mais jamais du vif du sujet... Il faut parfois dire des choses importantes... (J’aime bien cette dernière phrase !)
A la fin du film, Heichiro et Setsuko se retrouvent sur le quai de la gare où ils attendent un train pour Tokyo. Ils se disent toutes les phrases qui font enrager Minoru, mais on sent très bien que bientôt ils se diront « des choses importantes ». Le seul qui ait dit « je t’aime » franchement et à tout bout de champ, c’est le mignon et innocent Isamu. Il dit I love you - en anglais - à tout le monde - peut-être sans savoir ce que ces mots signifient – mais ces mots si difficiles à prononcer pour les adultes ne lui attirent que des sourires et des regards indulgents.
Je pense que c’est ce que je vais retenir du film à partir d’aujourd’hui !
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