Parfois les chats se mettent à danser, comme ça, sans raison apparente, pour attraper un papillon ou un fantôme que seuls leurs yeux verraient. Une plante du jardin semble les agacer soudainement, comme si, en les voyant passer, dans une langue qu’ils partageraient, elle les avait remis à leur place. J’aime voir Léo danser parmi les fleurs.
- Elizabeth, où avez-vous trouvé cette faunesse échappée d’un bas-relief antique ? » s’enquiert la princesse Edmond de Polignac, qui pense à sa prochaine soirée. Un flot d’habits noirs et de décolletés généreux, où étincellent les rivières de diamants, s’est précipité vers la maîtresse de maison, la belle comtesse Greffulhe, qui sourit, énigmatique, dans sa longue robe noire brodée de lis rouges, un voile de mousseline rouge retenu sur ses cheveux par une torsade de perles :
« Qui est-ce ? Qui est-ce ?
- C’est une jeune Californienne qui vient d’arriver à Paris. Le nouveau génie de la danse. Elle a vingt ans. Elle s’appelle Isadora Duncan. »
- Elizabeth, où avez-vous trouvé cette faunesse échappée d’un bas-relief antique ? » s’enquiert la princesse Edmond de Polignac, qui pense à sa prochaine soirée. Un flot d’habits noirs et de décolletés généreux, où étincellent les rivières de diamants, s’est précipité vers la maîtresse de maison, la belle comtesse Greffulhe, qui sourit, énigmatique, dans sa longue robe noire brodée de lis rouges, un voile de mousseline rouge retenu sur ses cheveux par une torsade de perles :
« Qui est-ce ? Qui est-ce ?
- C’est une jeune Californienne qui vient d’arriver à Paris. Le nouveau génie de la danse. Elle a vingt ans. Elle s’appelle Isadora Duncan. »
Le destin tragique d’Isadora Duncan de Anne Manson
Le Roman vrai de la IIIe République
Quel âge avais-je donc déjà quand je l’ai vu? Isadora, le film de Karl Reisz sur Isadora Duncan (ICI) est sorti en 1968. Je ne sais plus dans quel cinéma de Casablanca nous l’avions vu, il me semble bien plus tard. Je ne me souviens que de la terrible scène finale où le châle - ou était-ce une écharpe. Etait-il blanc ou rouge ? - d’Isadora se prend dans les roues de sa Bugatti. Le soleil brille, la voiture roule sur une route de la Côte d’Azur... mais ce décor ressemble tant aux images que j’ai gardées de la plage d’Aïn Sebba où nous allions, que j’ai des doutes sur sa réalité. Cette scène m’a vraiment traumatisée, j’avais eu peur de monter dans une voiture ou de porter une écharpe pendant longtemps. J’ai aimé en apprendre plus sur son histoire, mais j’avoue que ce matin, ma lecture d’hier soir me laisse comme un léger malaise. Oserais-je revoir ce film ? Mais le nom de Greffuhle m’a donné envie de recommencer A la Recherche du Temps perdu, et de faire de Marcel et son orchestre mes compagnons de voyage au pays du Genji. C’est une idée qui me fait du bien. Il ne me reste donc plus qu’à acheter mon billet.
2 commentaires:
J'aime bien la tête de votre Léo :-) Sans doute parce que le vôtre n'a rien avec le blondinet qui a coulé quelque part dans l'océan atlantique tout en émergeant au box office des minettes.
Il me fait penser à mon M. Chat, un pépère roux et crème dont le nom officiel est "Caramel" ... Nom qui explique peut-être en partie sa forte attirance pour tout ce qui est comestible...
Bien éloigné en tout cas de notre tout fou de Chibi... Chibi: Oui un nom d'origine japonaise choisi par la plus jeune de mes enfants qui apprend le japonais et qui trouvait que ça irait fort bien à cette boule de poils noirs et blancs angora
Quant à "à la recherche du temps perdu" après trois vaines tentatives, j'ai opté pour la version BD. Exit la phrase proustienne... mais au moins je suis allée à terme des 3 premières BD
Merci pour votre long message ! Léo, je me l’approprie, mais il appartient à une amie. Tant mieux pour lui parce que j’en suis gaga et il en aurait vite marre de se faire embrasser sur toutes les coutures comme une poupée de chiffon !
Quant à Proust, et comme tous ces livres dont on n’arrive pas à dépasser les premières pages en fait (cela m’est arrivé avec Balzac avant de succomber), un jour, on ne sait pas pourquoi, après une énième tentative, leur lecture nous parle. J’ai lu, il y a quelques années, les 5 premiers volumes de la Recherche, mais j’étais disponible, en vacances en Espagne, et leur rythme, « leur petite musique » comme on dit, correspondait au mien. Rentrée à Londres, impossible de continuer cette lecture à « tambour battant ». Je pense aussi que la beauté de ces mots ne feront que magnifier celle que je trouve au Japon.
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