mardi 26 août 2008

Jours d’Hiver de Kihachirō Kawamoto – 1/36


It is August. Let us go into the corn-fields to see if the corn is almost ripe. (...) Farmer Diggory! you must bring a sharp sickle and cut down the corn (...) . Carry it to your barn to make bread. Sing Harvest home! Harvest home!

Lessons for Children de Anna Laetitia Barbauld (1778)


Nous sommes encore en été, mais j’aimerais vous parler de l’hiver... En mai j’ai vu au Barbican Centre une rétrospective des films d’animation de Kihachirō Kawamoto. Unique occasion de voir - et de découvrir - certaines de ses oeuvres en Angleterre... Voici l'épisode 1 de Jours d’Hiver: ICI. Pour moi, 2'52 de beauté absolue et cela, quel que soit votre niveau de japonais.

Un renku, forme poétique japonaise, est une sorte de « train » de haïkus avec trente-six wagons accrochés entre eux par une « réponse » au précédent, une association d'idées. Un genre de marabout d'ficelle très sophistiqué, élaboré par plusieurs au­teurs. Kihachiro Kawamoto, célèbre animateur spécialisé dans les marionnettes, a eu la ri­che idée de transposer à l'écran ce procédé littéraire classique, à partir d'une oeuvre de Basho, célèbre poète nippon du XVIIe siècle. Il a coordonné ce long poème visuel et invité certains des plus grands noms de l'animation à se donner la réplique en toute liberté.

Cécile Mur, Télérama, 20.10.07

Le résultat, d'une enchanteresse étrangeté, vaut vraiment la peine d'être découvert. Parce que quelques-uns des plus talentueux animateurs du monde y ont participé (du Russe Youri Norstein au Belge Raoul Servais, en passant par le Tchèque Bretislav Pojar et le Japonais Takahata Isao), mais surtout pour la richesse et la diversité de formes et de genres qui émane de cette expérience. Animation traditionnelle et images de synthèse, animation de poupées et travail à l'encre de Chine donnent ainsi forme à des dessins d'une fabuleuse inventivité, qui couvrent un vaste registre allant du lyrisme au burlesque, de la naïveté enfantine au fantastique le plus sombre.

Jacques Mandelbaum, Le Monde, 16.10.07

La suite au prochain numéro!

Aucun commentaire: