Dans la série télévisée Hercule Poirot (qu’incarne avec génie mon idole David Suchet), le détective belge, inventé par Agatha Christie, se promène souvent, en huppée compagnie, parmi des ruines grecques ou égyptiennes. Et, immanquablement, lors de la visite, son attention, toujours sur le qui-vive, est attirée par des bribes de phrases énigmatiques, ou par une dispute au motif encore mystérieux. C’est souvent le manège d’une vieille dame riche acariâtre et de sa gouvernante, qu’elle traite avec rudesse, qu’il observe de loin, en lissant sa célèbre moustache. Mégère qui passe peu après de vie à trépas dans des circonstances étranges. J’ai pensé à cela hier, en débouchant du tunnel sombre en colimaçon qui nous amène à l’entrée de l’exposition sur Hadrien. Une vieille dame anglaise, à la voix snob et désagréable, semblant tout droit sortir d’un épisode d’Hercule Poirot, s’en prenait méchamment à un pauvre employé du British Museum. Se retrouve-t-elle dans la rubrique des faits divers du Times ce matin ? J’ai un alibi !
L’expo (ICI et ICI) et dans Le Monde (ICI) – qui s’ouvre sur le manuscrit de Marguerite Yourcenar et se termine, en écho, sur les fragments, uniques au monde, de l’autobiographie d’Hadrien - est un tour de force, parce qu’elle arrive à nous intéresser à cet antique empereur romain, au moyen de trois fois rien: quelques maquettes, des bustes, des fragments de papyrus en pattes de mouche, indéchiffrables pour le commun des mortels... En fait, c'est plus le travail minutieux des archéologues, pour nous transmettre l’histoire et approcher au plus près de la « vérité historique » que j'ai aimé. Lire sur les étiquettes : « des fouilles récentes ont mis à jour... ce qui remet en question la thèse selon laquelle... » me fait rêver.
L’expo (ICI et ICI) et dans Le Monde (ICI) – qui s’ouvre sur le manuscrit de Marguerite Yourcenar et se termine, en écho, sur les fragments, uniques au monde, de l’autobiographie d’Hadrien - est un tour de force, parce qu’elle arrive à nous intéresser à cet antique empereur romain, au moyen de trois fois rien: quelques maquettes, des bustes, des fragments de papyrus en pattes de mouche, indéchiffrables pour le commun des mortels... En fait, c'est plus le travail minutieux des archéologues, pour nous transmettre l’histoire et approcher au plus près de la « vérité historique » que j'ai aimé. Lire sur les étiquettes : « des fouilles récentes ont mis à jour... ce qui remet en question la thèse selon laquelle... » me fait rêver.
J’ai ensuite traversé la Tamise et fait un saut de plusieurs siècles, pour aller voir Ode to Mount Hayachine (1983) de Sumiko Haneda, un documentaire de 3h sur des Kagura, des danses Shinto, qui se déroulent depuis le Moyen Age dans des villages perdus du Mont Hayashine, dans le nord du Japon. Je me suis souvenu que j’avais dans ma bibliothèque Le dieu masqué : fêtes et théâtre au Japon, le gros livre de Gérard Martzel spécialiste du sujet, que j'aurais bien fait de potasser avant le film !
J’ignorais encore que Youssef Chahine avait disparu : en hommage à celui dont j’aimais l’humour et le courage, voici le poème-épitaphe qu’Hadrien - qui voyagea longuement en Egypte où Antinoüs, son amant (ci-dessus), se noya dans des conditions encore non élucidées - composa et qui inspira plus tard Ronsard :
Âmelette vaguelette, blanchelette,
Hôtesse et compagne de mon corps,
Qui bientôt partiras en des lieux
Pâles, raides et nus,
Tu n'y donneras plus tes reparties habituelles.
Hôtesse et compagne de mon corps,
Qui bientôt partiras en des lieux
Pâles, raides et nus,
Tu n'y donneras plus tes reparties habituelles.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire