"Internet impose une révolution par rapport à l'idéal bibliothécaire d'exhaustivité. Le bon archiviste est désormais celui qui fait un tri (...). Cette masse d'informations induit "un changement de statut de la mémoire. Avant l'ère numérique, elle était faite de ce que le temps léguait des générations passées" : tablettes d'argile pétrifiées par les incendies ou manuscrits recopiés par des générations de moines. "Aujourd'hui, tout peut se conserver (...). La mémoire, c'est ce que l'on garde."
Quels gardiens pour la mémoire ? d’ Hervé Morin (ICI)
Il y a plusieurs raisons qui m’ont fait adorer L’heure d’été (2007), le merveilleux film (ICI) d’Olivier Assayas, que j’ai vu hier, et je n’ai rien à ajouter à ces critiques : ICI, ICI et ICI et ICI. À l’origine de ce projet il y a le Musée d’Orsay, et le film-jumeau de L’Heure d’été est le magnifique Voyage du ballon rouge de Hou Hsiao Hsien - un journal anglais dit même que c’est le film « le plus taïwanais » d’Assayas. Moi qui me réjouissais d’avoir enfin trouvé un film français récent qui me comblait autant qu’un film asiatique, je trouve ça assez drôle ! Ce film arrive à point nommé pour moi qui suis confrontée à la vente d’un « appartement de famille », acheté il y a 40 ans, et où je n’ai pas mis les pieds depuis plus de 10 ans. Unique témoin – croyais-je - des étés de mon enfance et de mon adolescence, qu’il me plaisait niaisement d’imaginer plongé dans le noir une bonne partie de l’année, conservant jalousement ses souvenirs (pas toujours très heureux d’ailleurs). Mais L’Heure d’été répond à toutes mes interrogations, me libère et m’émancipe en me rappelant qu’un souvenir c’est une matière vivante qu’il faut transmettre, investir dans le présent et puis faire circuler et fructifier : c’est où je suis ici et maintenant et où je serai demain, au Japon ou ailleurs.
Dans la maison de la belle Hélène, les murs, les tiroirs, les étagères, les armoires, le moindre guéridon, regorgent de souvenirs. Comme elle, j’adorerais avoir une vieille baraque aux murs décrépis, où j’aurais la place, pendant des décennies, sur plusieurs étages, dans les plus petits coins et recoins, d’accumuler des couches et des couches de photos, d’objets, de livres, de tableaux, de carnets, de lettres, de cartes postales, de coupures de journaux... autant de preuves d’une vie bien remplie, dans le seul et unique but d’éprouver un jour la jouissance de replonger dans ma mémoire et de tout trier, tout démêler, pour y voir enfin clair sur ma personne et prolonger ainsi un peu plus mon existence en me donnant ce que les Anglais appellent a new lease of life . Mais il suffit de voir mon appart ce matin pour s’apercevoir qu’il aurait bien besoin d’un coup d’archivage... heu... et si j’attendais 2015?
Dans la maison de la belle Hélène, les murs, les tiroirs, les étagères, les armoires, le moindre guéridon, regorgent de souvenirs. Comme elle, j’adorerais avoir une vieille baraque aux murs décrépis, où j’aurais la place, pendant des décennies, sur plusieurs étages, dans les plus petits coins et recoins, d’accumuler des couches et des couches de photos, d’objets, de livres, de tableaux, de carnets, de lettres, de cartes postales, de coupures de journaux... autant de preuves d’une vie bien remplie, dans le seul et unique but d’éprouver un jour la jouissance de replonger dans ma mémoire et de tout trier, tout démêler, pour y voir enfin clair sur ma personne et prolonger ainsi un peu plus mon existence en me donnant ce que les Anglais appellent a new lease of life . Mais il suffit de voir mon appart ce matin pour s’apercevoir qu’il aurait bien besoin d’un coup d’archivage... heu... et si j’attendais 2015?
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