samedi 19 juillet 2008

Clowns et Kowloon

Hier matin dans Big Brother (l’équivalent du Loft français), deux niais en imperméable, un collier d’ail autour du cou et coiffés d’un béret – pour ressembler à des Français donc... - devaient s’avaler une baguette d’au moins 2m, fourrée de mâche et d’énormes morceaux de camembert, chacun commençant par un des deux bouts, soutenus dans ce challenge inouï par une bande de congénères décervelés. Je ne saurais jamais la fin de cet « exploit » dont ils s’acquittaient avec un sérieux ridicule en ne nous épargnant aucun haut-le-coeur dégoûtants car, croyant me faire plaisir, on a subitement zappé... me laissant sur ma faim.
Quelques heures plus tard, j’ai oublié cette émission sordide en m’évadant à Hong Kong, histoire de prolonger l’atmosphère chinoise d’un déjeuner d’anniversaire tardif et bien joyeux. Dans un restaurant aux lumières tamisées, Bun, le Mad Detective du film de Johnnie To et Wai Ka-Fai, mis à la retraite pour avoir offert - à la Van Gogh - une de ses oreilles bien saignante à un collègue, commande pour la dixième fois les mêmes plats - difficile de ne pas s’en souvenir : soupe d’aileron de requin, poisson vapeur, demi-poulet grillé, riz blanc – et pour la dixième fois s’en bâfre à s’en étouffer. Tout cela parce que l’inspecteur Ho Ka-on ne retrouve plus son collègue Wong Kwok-Chu disparu en mission, et que Bun peut voir l’âme des gens, et que de lourds soupçons planent sur le bel inspecteur Ko Chi-Wai qui aurait 7 fantômes en lui... Une vraie histoire de fous, oui. Je n’ai pas tout compris, mais devant un film de Johnnie To, je perds tout sens critique. J’aime ses films inconditionnellement. Ils me rendent tous euphorique. Ils me montent à la tête comme des bulles de Champagne, parce que je les vois tous à des moments très heureux, et donc je pense que ces bonheurs s’accumulent et éclatent en moi comme des feux d’artifice à chaque nouvel opus de ce cher Mister To Kei-Fung.

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