Le poète Fujiwara no Toshitada (1073-1123) ayant écrit à Yushi Naishinno-ke no Kii qu’il aimerait venir à elle comme « les vagues que le vent fait s’écraser sur la grève à Ariso » (lieu dont le nom signifie à la fois côte rocheuse et probable), celle-ci lui répondit par le poème suivant :
Famous are the waves
That break on Takashi beach
In noisy arrogance
If I should go near that shore
I would only wet my sleeves.
That break on Takashi beach
In noisy arrogance
If I should go near that shore
I would only wet my sleeves.
Takashi no Hama est une plage près d’Osaka, et son nom signifie aussi « haut, fort, célèbre ». Un jeu complexe de sonorités donne le sens suivant à ce poème: je ne cèderai pas à vos avances car je ne vous fait pas confiance, et toute liaison se solderait par des larmes. Takashi no Hama est aussi appelée Hamadera. Poètes et peintres - comme Hiroshige (ici) – ont célébré ses pins et son sable fin. C’est là que le 6 août 1900, au deuxième étage de l’Auberge de Longue Vie, le poète Yosano Tekkan organisa un atelier de poésie. Parmi les 7 autres jeunes poètes présents se trouve Ōtori Akiko, qui deviendra sa femme un an plus tard.
Le déroulement de cette journée me semble idyllique : il faisait extrêmement chaud ; ils ont écrit des poèmes toute la journée ; ils se sont promenés le long de la plage pour profiter de la brise de mer ; ils ont écrit des poèmes sur le sable et laissé les vagues les effacer ; à la nuit tombante, ils ont allumé des bougies et continué à composer des vers à l’auberge, en buvant et en dégustant les petits plats de la patronne avant de se séparer.
Le cinquième chapitre de Embracing the Firebird de Janine Beichman, un livre consacré à Akiko, s’intitule « Tekkan enters » et raconte minutieusement et magnifiquement cette journée du 6 août 1900. Ce chapitre est particulièrement génial et d’une telle sensualité que je le lis à petites doses pour faire durer le plaisir. Deux poètes tombent follement amoureux à Takashi no Hama et on aurait bien envie que ce soit contagieux.
I gaze at the evening sun as it slips
into the waves and the pine breeze from the beach
twists my hair around the railing.
Ōtori (Yosano) Akiko, 6 août 1900
into the waves and the pine breeze from the beach
twists my hair around the railing.
Ōtori (Yosano) Akiko, 6 août 1900
3 commentaires:
merci pour toutes ces précieuses informations.
J'ai hate de lire le livre de Dodane pour voir comment cette rencontre est presentee!
This is Janine Beichman and I just discovered your comments for the first time even though they were posted five years ago.Thank you for your kind words about my book on Akiko. I am moved to write this because I want to say how beautiful your presentation of Takashi no Hama is, and how much I appreciate the background you add.
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