« Mince, comment vais-je bien pouvoir rentrer chez moi maintenant ? », c’est ce que j’avais pensé immédiatement après le dénouement de The Day After (2004) de Roland Emmerich... et je ne médisais pas sur les transports en commun londoniens ! Il faut me comprendre : la planète – à moitié anéantie - connaissait une nouvelle période glaciaire; ce qui n’avait pas été détruit par les inondations, la grêle et les tornades, était recouvert par des tonnes et des tonnes de neige ; il faisait un froid de canard – et il n’y avait plus de canards de toute façon... Allez trouver un bus dans ces conditions! Les effets spéciaux étaient si convaincants que, l’espace d’un film, j’y avais cru à fond, avant de reprendre pied dans la réalité. Même chose pour Knowing (Prédictions) d’Alex Proyas, qui vient de sortir sur les écrans. C’est un film avec Nicolas Cage. Et j’adore Nicolas Cage. Il me ferait croire – et voir - n’importe quoi, comme la saga des Benjamin Bates par exemple, qui ne casse pas des briques pourtant ! La passionnée d’Ozu, de Mizoguchi et des deux Kurosawa pardonne tout à Nicolas. Le hasard a voulu que – à part pour Knowing - je voie tous ses derniers films à Tokyo, au cinéma Mediage d’Odaiba, ce qui explique les photos qui accompagnent ce billet: des photos prises à 7h du matin, d'un Odaiba fantôme, vidé de sa foule animée. Déjà, pour nous mettre en condition, avant le film, nous avons été gâtés niveau bandes-annonce : on nous a montré l’humanité sous le joug de robots teigneux; une banquière qui refuse un prêt à une mamie qui se révèle être une sorcière maléfique (vu le contexte actuel ça aurait pu faire rire si cela n’avait pas été aussi terrifiant !); un loup-garou des plus féroces ; des planètes détruites par d’horribles monstres balafrés ... J’en passe et des meilleures... Alors, quand le film a commencé, quel soulagement ! Beaucoup disent que c’est un navet, que la fin est bébête, que le film est cousu de fil blanc etc... moi, j’ai marché – grâce à Nicolas et à sa voix envoûtante. D’accord, les ficelles sont un peu grosses... mais qu’importe ! J’aime bien les films où le héros s’enfonce la nuit dans une forêt brumeuse pour aller visiter, à la lampe électrique, une maison où une femme étrange s’est donné la mort... qu’on puisse nous faire avaler ça, c’est la magie du cinéma ! Que je puisse le regarder sans ciller, c’est par la force de mon amour pour Nicolas : je sais que quoi qu’il arrive, il serrera les dents, et trouvera une solution. Je serais même capable de le suivre, les yeux fermés (quand même, faut pas pousser...), dans cette maison abandonnée ! Lui aussi d’ailleurs habitait une baraque étrange, poussiéreuse, en pleine forêt, comme si elle n’était pas finie ou qu’il ne l’entretenait plus, qu’il s’en désintéressait, autour de laquelle des hommes en noir bizarres rôdaient... A l’intérieur les murs étaient délabrés, et je me demande ce que signifient ces cadres vides dans l’escalier... A la fin du film – que je ne dévoilerais pas – j’étais tellement plongée dans l’histoire que j’attendais, aussi stoïquement que mon Nicolas, le sort dévolu à l’humanité... « Ah ! Mourir pour mourir » comme le chantait Barbara, si c’est enserrée comme dans un étau, par les bras musclés de Nicolas, ça doit être pas mal ! Quand je suis sortie du cinéma, je titubais, mes jambes flageolaient, et je trouvais d’un dérisoire d’aller faire mes courses vu ce que je venais de traverser ! Après deux jours de gris souris, le soleil était enfin de la partie... ceux qui verront le film comprendront pourquoi, au lieu de sauter de joie, j’en ai frémis !
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