dimanche 26 avril 2009

« Il faut saisir les doux moments de notre vie »

Sois comme l'eau courante pour la générosité et l'assistance.
Sois comme le soleil pour l'affection et la miséricorde.
Sois comme la nuit pour la couverture des défauts d'autrui.
Sois comme la mort pour la colère et la nervosité.
Sois comme la terre pour la modestie et l'humilité.
Sois comme la mer pour la tolérance.
Ou bien parais tel que tu es ou bien sois tel que tu parais.


Rûmî (XIIIe siècle)

Les monts Savalan, au nord-ouest de l’Iran, à quelques kilomètres de la mer Caspienne...
Les épaisses forêts qui couvrent leurs pentes...
Les sources de Beele-Darreh, de Sar'eyn, de Sardabeh, de Booshloo, célèbres pour leurs vertus curatives...
Les rives des lacs Ne'or, Shoorabil, ShoorGel, NouShahr, Aloocheh...
L’immense plaine où se trouve la ville d’ Ardabil, berceau de la dynastie des Séfévides.
Cela me suffit pour que se dresse devant moi un décor digne d’un film d’Abbas Kiarostami.

Hier est passé, n’y pensons plus
Demain n’est pas là, n’y pensons plus
Pensons aux doux moments de la vie
Ce qui n’est plus, n’y pensons plus

Ce vase était le pauvre amant d’une bien-aimée
Il fut piégé par les cheveux d’une bien-aimée
L’anse que tu vois, au cou de ce vase
Fut le bras autour du cou d’une bien-aimée!

Elle passe bien vite cette caravane de notre vie
Ne perds rien des doux moments de notre vie
Ne pense pas au lendemain de cette nuit
Prends du vin, il faut saisir les doux moments de notre vie

Omar Khayyam (XIIe siècle)


Le mausolée du Sheik Safî ad-Dîn, un saint homme du XIVe siècle, est le joyau de la ville d' Ardabil. Shah Abbas (1587-1629) avait fait don au mausolée de son ancêtre les précieux jades et porcelaines que l’Empereur de Chine lui avait offerts. Les porcelaines étaient entreposées dans le Chini Khaneh (la maison de la porcelaine), dans des niches surélevées (Shah Neshins) qui épousaient leurs formes. Depuis ma visite à l’expo Shah Abbas, c’est à l’effet extraordinaire que devaient faire sur les pèlerins ces porcelaines blanches et bleues aux motifs chinois, que je repense le plus. Il faut faire un véritable effort d’imagination devant les quelques exemplaires qu’expose le British Museum.

Je viens de cette âme
qui est à l'origine de toutes les âmes
Je suis de cette ville
qui est la ville de ceux qui sont sans ville
Le chemin de cette ville n'a pas de fin
Va, perds tout ce que tu as,
c'est cela qui est le tout.


Omar Khayyam (XIIe siècle)
D’exquises miniatures persanes nous apprennent que Riza-yi ‘Abbasi était le plus grand peintre de la cour de Shah ‘Abbas et des manuscrits enluminés qu’il existe une calligraphie dite Nasta’liq, dont la disposition suspendue, en diagonale, serait inspirée d’un vol de grues... Si seulement tous les jours on pouvait consacrer quelques heures à titiller son esprit avec des trucs aussi dépaysants que l’étaient ceux-là, on pourrait dire adieu au stress pour toujours!

2 commentaires:

Flo de Sendai a dit…

Les miniatures persannes sont si jolies.....moi aussi, j'adore !

Ton blog est plein de tres jolies choses je vois....

Amities de Flo !

Agnès a dit…

Merci Flo, c'est gentil!