Le plus bizarre dans le placard aux livres ce sont toutes ces biographies sur l’ Impératrice d’Autriche Elizabeth (Sissi). Il y a une raison à cela : le premier livre que je me souviens avoir adoré, vers 6 ou 7 ans – et que j’ai toujours en ma possession – était sur la vie de Sissi. Je lisais et relisais ce livre pour enfant sans savoir qu’elle avait vraiment existé. Je devais avoir 9 ans quand je l’ai appris par hasard en lisant un magazine d’histoire qu’on recevait chez nous. Un vrai choc. Je n’en finissais pas de faire des comparaisons entre la vraie histoire et la façon dont on l’avait édulcorée. Comme si on avait voulu tromper l’enfant que j’étais. Au collège j’étais imbattable sur les causes de la première guerre mondiale et l’empire austro-hongrois. Mais quand nous parlions de l’Empereur François Joseph, je voyais sous ce vieillard aux favoris broussailleux, le fringant empereur qui, tenant tête à sa mère - la méchante archiduchesse Sophie - refusait la main de sa cousine Hélène et tombait amoureux de la jeune Elizabeth. J'ai beaucoup appris de mon questionnement. Et puis en 6e, notre excellent prof de français, M. Germain, nous avait donné une longue liste de lecture pour les vacances de Noël. J’allais pour la première fois lire de vrais livres. J’ai commecé par Premier Amour de Tourgueniev :
Seize ans ! le bel âge pour Vladimir Pétrovitch. Zinaïda en a vingt et un. Elle prend plaisir à l'appeler monsieur Voldémar. Il porte encore veste courte col rabattu : un enfant amoureux de la jeune princesse pour l'avoir vue par-dessus la palissade de son domaine. Premier amour, premiers tourments. Tour à tour, il connaît la tristesse, l'exaltation subite, l'allégresse trouble, l'espoir et la crainte selon l'humeur de Zinaïda. D'abord insouciante, coquette, la jeune fille devient froide, mystérieuse. Vladimir songe à un rival secret. Il s'étonne de la voir caracoler à cheval avec son père et d'étranges soupçons l'envahissent. Mais comment s'y arrêter.. L'amour est aveugle et Vladimir inconscient du drame qui se joue à ses côtés.
J’ai continué avec Ravage de Barjavel
De l'autre côté de la Seine une coulée de quintessence enflammée atteint, dans les sous-sols de la caserne de Chaillot, ancien Trocadéro, le dépôt de munitions et le laboratoire de recherches des poudres. Une formidable explosion entrouvre la colline. Des pans de murs, des colonnes, des rochers, des tonnes de débris montent au-dessus du fleuve, retombent sur la foule agenouillée qui râle son adoration et sa peur, fendent les crânes, arrachent les membres, brisent les os. Un énorme bloc de terre et de ciment aplatit d'un seul coup la moitié des fidèles de la paroisse du Gros-Caillou. En haut de la Tour, un jet de flammes arrache l'ostensoir des mains du prêtre épouvanté.
et L’Assommoir de Zola
De ces trois livres c’est le Zola que j’avais le plus aimé, peut-être parce que je voyais beaucoup de misère autour de moi. Le Barjavel m’avait épouvantée (ça ne m’étonne pas en en lisant le résumé...) et le Tourgueniev laissée indifférente, mais je pense que c’est lui, le premier vrai livre que j’ai lu de ma vie. Je me souviens aussi de ma surprise que mes parents aient tous les livres recommandés par le prof, qu’ils les avaient tous lus, et beaucoup beaucoup d’autres encore. C’était parti...
Seize ans ! le bel âge pour Vladimir Pétrovitch. Zinaïda en a vingt et un. Elle prend plaisir à l'appeler monsieur Voldémar. Il porte encore veste courte col rabattu : un enfant amoureux de la jeune princesse pour l'avoir vue par-dessus la palissade de son domaine. Premier amour, premiers tourments. Tour à tour, il connaît la tristesse, l'exaltation subite, l'allégresse trouble, l'espoir et la crainte selon l'humeur de Zinaïda. D'abord insouciante, coquette, la jeune fille devient froide, mystérieuse. Vladimir songe à un rival secret. Il s'étonne de la voir caracoler à cheval avec son père et d'étranges soupçons l'envahissent. Mais comment s'y arrêter.. L'amour est aveugle et Vladimir inconscient du drame qui se joue à ses côtés.
J’ai continué avec Ravage de Barjavel
De l'autre côté de la Seine une coulée de quintessence enflammée atteint, dans les sous-sols de la caserne de Chaillot, ancien Trocadéro, le dépôt de munitions et le laboratoire de recherches des poudres. Une formidable explosion entrouvre la colline. Des pans de murs, des colonnes, des rochers, des tonnes de débris montent au-dessus du fleuve, retombent sur la foule agenouillée qui râle son adoration et sa peur, fendent les crânes, arrachent les membres, brisent les os. Un énorme bloc de terre et de ciment aplatit d'un seul coup la moitié des fidèles de la paroisse du Gros-Caillou. En haut de la Tour, un jet de flammes arrache l'ostensoir des mains du prêtre épouvanté.
et L’Assommoir de Zola
De ces trois livres c’est le Zola que j’avais le plus aimé, peut-être parce que je voyais beaucoup de misère autour de moi. Le Barjavel m’avait épouvantée (ça ne m’étonne pas en en lisant le résumé...) et le Tourgueniev laissée indifférente, mais je pense que c’est lui, le premier vrai livre que j’ai lu de ma vie. Je me souviens aussi de ma surprise que mes parents aient tous les livres recommandés par le prof, qu’ils les avaient tous lus, et beaucoup beaucoup d’autres encore. C’était parti...
Voilà, pour la énième fois j’ai mis de l’ordre dans ce qui me tient de bibliothèque. J’ai mis à portée de main, Crime et Châtiment de Dostoïevski. Non pour m’en débarrasser, bien sûr, mais pour le lire !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire