C’est la dernière fois que je reste 7h d’affilée sans voir un bout de ciel, l’horizon borné par les murs aveugles de grandes salles de cours et ceux borgnes d’un bureau aux fenêtres obstruées par des échafaudages.
Elles se tournaient le dos, absorbées par leur travail. On n’entendait dans la pièce que le cliquetis frénétique de leurs doigts sur le clavier de l’ordinateur. D’ailleurs, si j’avais eu un ordinateur moi-même – et leurs responsabilités, différentes des miennes - j’aurais sûrement ajouté ma frénésie à la leur. J’aurais aussi avalé un sandwich l’air absent, l’oeil rivé sur mes emails, en soupirant. Je suis assez peinarde quand même... alors, à partir de la semaine prochaine, j’irai savourer ma chance dans un riant café, loin de la soupe à la grimace.
En sortant, à 16h, il faisait déjà nuit. Les rues fourmillantes de monde et leurs décorations de Noël étincelantes ne m’avaient jamais parues si belles !
Les façades des grands magasins crépitaient. Les vitrines nous suggéraient des idées de cadeaux ou de tenues pour les fêtes : parfums capiteux ou casseroles étincelantes ? Etole de fourrure synthétique ou robe en satin vert ? Dans les coulisses les pères Noël fourbissaient leurs armes...Même si j’allais échapper à toutes ces festivités, j’avais envie de me perdre dans la foule en flagrant délit de Christmas shopping. Je serais bien descendue vers Piccadilly circus moi aussi en faisant du lèche-vitrine. J’étais vraiment très tentée. J’avais envie de me laisser aller, d’oublier tous mes devoirs, de me laisser porter par le mouvement. Mais je me suis rappelée in extremis que j’avais encore des heures de cours devant moi et j’ai pris un bus à la volée.Cette année nous avons enfin échappé aux personnages de Disney ainsi qu'à Winnie l’Ourson et ses acolytes. Spiderman semble être passé par là et avoir laissé derrière lui ces toiles scintillantes. Quelle journée harassante ! Mais demain sera un autre jour, ai-je pensé. Et cela a effacé instantanément toute fatigue comme par magie.Ce jour idyllique et tant espéré est arrivé. J’en ai 4 de la même eau devant moi. Au moment où j’écris il débute tout juste. Beaucoup de travail en perspective, de belles rencontres aussi, avec des sourires et des amabilités à gogo. Et plus qu’un mois au compteur avant le Japon !
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