Zuihitsu ou "notes au fil du pinceau", comme en composaient les gentes dames de la cour de Heian au Japon, aux environs de l’an 1000: « J’ai rassemblé des notes sur les événements qui s’étaient déroulés devant mes yeux et sur les réflexions que j’avais faites en mon âme » (Sei Shōnagon dans Notes de chevet)
vendredi 30 avril 2010
Cygne de bonheur
jeudi 29 avril 2010
A new lease of life
Aujourd’hui je vais bien, l’horizon s’élargit. Je peux envisager mon été, mon automne avec Gauguin et Le Livre des Morts égyptien au British Museum... Je dis « aujourd’hui » parce que depuis un mois je m’inquiétais bêtement pour un truc bête qui m’empêchait de me laisser aller et rire de bon coeur. J’avais du mal à faire des projets, je ne voyais pas au delà du mois de mai. Mais, depuis ce matin, je n’ai plus aucune inquiétude... Je me sens revivre ! Alors je ne sais pas ce que Flora Tristan penserait du Londres d’aujourd’hui, à une semaine des General Elections, sous ce soleil éclatant, ce qu’elle pourrait en écrire de sa plume acerbe, mais moi je m’y sens très bien !
mercredi 28 avril 2010
Indécise
mardi 27 avril 2010
Si les murs pouvaient parler à défaut d’avoir des oreilles...
Mais celui qui avait vraiment piqué mon imagination, c’est le mausolée à Michel Le Tellier, chancelier de France, et père de Louvois, dont Bossuet vint faire l’éloge funèbre en 1685, éloge qui termine ainsi: Surtout, mortels, désabusez-vous de la pensée dont vous vous flattez, qu'après une longue vie, la mort vous sera plus douce et plus facile. Ce ne sont pas les années, c'est une longue préparation qui vous donnera de l'assurance. Autrement un philosophe vous dira en vain que vous devez être rassasiés d'années et de jours, et que vous avez assez vu les saisons se renouveler, et le monde rouler autour de vous ; ou plutôt, que vous vous êtes assez vus rouler vous-mêmes et passer avec le monde. La dernière heure n'en sera pas moins insupportable, et l'habitude de vivre ne fera qu'en accroître le désir. C'est de saintes méditations, c'est de bonnes œuvres, c'est ces véritables richesses, que vous enverrez devant vous au siècle futur, qui vous inspireront de la force ; et c'est par ce moyen que vous affermirez votre courage. Le vertueux Michel le Tellier vous en a donné l'exemple : la sagesse, la fidélité, la justice , la modestie, la prévoyance, la piété ; toute la troupe sacrée des vertus, qui veillaient pour ainsi dire autour de lui, en ont banni les frayeurs, et ont fait du jour de sa mort le plus beau, le plus triomphant, le plus heureux jour de sa vie. A l’idée que la voix de Bossuet a retenti dans cette église, je me pâme ! Jacques-Bénigne Bossuet, « l'Aigle de Meaux » en personne, à tu et à toi avec Louis XIV, vous vous rendez compte!? Quelle était la couleur de sa voix ? Une dernière chose qui m’intriguait, outre les vitraux de Robert Pinaigrier, le plus célèbre maître verrier du XVIe siècle et tourangeau de surcroît, c’était le fameux Orme de Saint-Gervais, l’ourmeciau, comme on disait au Moyen Age, et dont on voit un portrait au musée Carnavalet...
...dont voici le piteux état actuel. C’est l’unique chose pour laquelle je peux dire que j’ai été déçue du voyage. Pour le reste, j’étais aux anges !
lundi 26 avril 2010
Colonnes à la une
dimanche 25 avril 2010
Le temps qu'il fait
samedi 24 avril 2010
« Le Michel-Ange de notre cuisine »
C’est qu’à 19h, un 23 avril, il fait toujours clair. La journée avait été très chaude, mais la pelouse était fraîche sous mes sandales. Des noms savants des plantes et des arbres, je n'ai pas retenu grand-chose, mais comment oublier l’histoire de ces fleurs qui atteignent le pic de leur beauté au moment de leur mort? Et celle de cet arbre dont il ne reste qu'une souche noueuse, et qui était tombé un beau jour de toute sa masse: malgré sa fière allure il n’était qu’un tronc creux n’attendant qu’un souffle pour se scinder en deux. Quelle catastrophe avait-on frôlé ce jour-là! Derrière, bizarrement, on avait découvert une antique machine à essorer le linge, en bois et en fer, comme il y en avait au XIXe siècle. Comment avait-elle fait pour échouer à cet endroit ? Des merles intrépides que le chien ne se donnait même pas la peine de poursuivre, sautillaient çà et là sur la pelouse, et de minuscules petits oiseaux donnaient un concert dans les arbres. En passant joyeusement de branche en branche, qui se ployaient légèrement sous leur poids plume, ils semblaient pincer les cordes d’une guitare.De retour dans la cuisine, un livre de recettes provençales était ouvert à la page de la bourride, une sorte de ragoût de poissons. Ceux-ci avaient été choisis avec le même soin que met Françoise aux Halles dans A la Recherche du temps perdu quand elle s’y fait donner « les plus beaux carrés de romsteck, de jarret de boeuf, de pied de veau, comme Michel-Ange passant huit mois dans les montagnes de Carrare à choisir les blocs de marbre les plus parfaits pour le monument de Jules II. » Au moment où « le Michel-Ange de la cuisine » a posé le plat fumant sur la table, dans le jardin, un corbeau en a profité pour passer du pommier au châtaignier. Son vol noir a dessiné comme un trait de crayon nerveux dans le bleu entre les deux arbres. Un tableau qui s'intitulerait : An evening to remember.
vendredi 23 avril 2010
La route du Beau
jeudi 22 avril 2010
Eaux du Japon
Et dans ce but, rejeter toute contrainte, est chose qu’on excuse !
Ibn Abbâd
mercredi 21 avril 2010
« Un seul nuage partout » dit-on des fleurs de Yoshino
mardi 20 avril 2010
La beauté subtile et aérienne
A mon ami
J’avais voulu les montrer,
Les fleurs de prunier,
Mais elle ne se distinguent plus
Depuis que la neige est tombée.
Yamabe no Akahito
A Londres c’est surtout dans les parcs et les squares que l’on voit des cerisiers ou des pruniers en fleurs. Ces arbres ne sont jamais solitaires. Mais à Paris, soudain, au détour d’une rue, on aperçoit un nuage rose ou blanc, comme rue des Barres dans le Marais derrière l’église Saint-Gervais Saint-Protais, par exemple, ou en face du Musée du Quai Branly.Cette photo semble avoir été prise au Japon et non boulevard Raspail...
Mais à l’expo Takeshi Kitano, nous étions un peu au Japon en plein Paris. C’est la première photo que j’ai prise à Paris, j’y pense avec un petit pincement au coeur... C’était vraiment des vacances formidables !
lundi 19 avril 2010
Que d'eau, que d'eau!
They had come out into the great tree-planted space before the Invalides. The dome of Mansart floated ethereally above the budding trees and the long grey front of the building: drawing up into itself all the rays of afternoon light, it hung there like the visible symbol of the race's glory. Archer knew that Madame Olenska lived in a square near one of the avenues radiating from the Invalides; and he had pictured the quarter as quiet and almost obscure, forgetting the central splendour that lit it up. Now, by some queer process of association, that golden light became for him the pervading illumination in which she lived.
The Age of Innocence de Edith Wharton
dimanche 18 avril 2010
Cuivres et livres
Je n’ai pas de cuivres mais j’ai des livres. Mais c’est un peu à la même opération de polissage que je vais me livrer : je veux les voir tous étalés devant moi, je veux les feuilleter, regarder leur couverture, me rappeler pourquoi je les ai choisis, pour en faire une sorte d’inventaire, mais sans registre, sinon celui de la mémoire.