Peindre les fleurs de prunus, c’est faire le portrait d’un homme supérieur ou d’une belle femme. Sachez utiliser des traits simples et dépouillés pour en souligner l’élévation d’âme, des traits subtils et délicats pour en révéler la beauté éthérée. Dans la réalité, d’ailleurs, vaines seraient des fleurs de prunus en pleine éclosion, si ne venaient, un pichet de vin à la main, quelques ermites à l’allure désinvolte, ou quelques poètes à l’esprit libre de toute contrainte. Ils s’attarderont longuement auprès d’elles, savourant leurs couleurs et leurs parfums, psalmodiant des chants qu’ils composeront à mesure.
Cha Li (dynastie Ts’ing, 1644-1911)
Il neigerait à Tokyo, à la fois des pétales de cerisier mais aussi de la vraie neige, comme en 1969. Un même caprice de la météo produisit ce poème de la première moitié du VIIIe siècle :
A mon ami
J’avais voulu les montrer,
Les fleurs de prunier,
Mais elle ne se distinguent plus
Depuis que la neige est tombée.
Yamabe no Akahito
A Londres c’est surtout dans les parcs et les squares que l’on voit des cerisiers ou des pruniers en fleurs. Ces arbres ne sont jamais solitaires. Mais à Paris, soudain, au détour d’une rue, on aperçoit un nuage rose ou blanc, comme rue des Barres dans le Marais derrière l’église Saint-Gervais Saint-Protais, par exemple, ou en face du Musée du Quai Branly.Cette photo semble avoir été prise au Japon et non boulevard Raspail...
Mais à l’expo Takeshi Kitano, nous étions un peu au Japon en plein Paris. C’est la première photo que j’ai prise à Paris, j’y pense avec un petit pincement au coeur... C’était vraiment des vacances formidables !
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