mercredi 18 février 2009

Où je me ris des rites au Fushimi Inari et ce que cela m’en coûta

I made a secret pilgrimage [to Fushimi Inari Shrine] to bring my situation to the attention of the gods. I left an offering of cloth with a poem attached at each of three branch shrines.

The Gossamer Years de Michitsuna no Haha (966)
People who seem enviable - You have an urge to go on a pilgrimage to [Fushimi] Inari Shrine, and as you're laboriously gasping your way up the steep mountainside to the middle shrine, you're filled with admiration to see others who've obviously started behind you go climbing straight up without the least effort; when you arrive, there they stand, already at their worship.
The Pillow Book de Sei Shonagon (XIe s)
Qui sont ces flamboyants messieurs dans leur tenue de “fonctionnaires militaires” avec leur arc, leurs flèches et leur carquois...?
En tout cas, je suis bien contente qu'un grillage s’interpose entre eux et moi... Celui-ci semble crier un « Qui va là ! » à me glacer le sang ! Ou bien fait-il entendre un grand rire sonore car il sait très bien que je n’atteindrai jamais le sommet du Mt Inari !
L'an 711 vit l'introduction du culte d'Inari au Japon - la divinité des céréales et du riz, entre autres - par une famille coréenne immigrée qui s’installa à Fushimi au sud de Kyoto. Kitsune, le renard, est le messager d'Inari.
En guise de renard, j’ai plutôt vu des chats... combien étaient-ils qui se doraient au soleil parmi les herbes du chemin ? Ils n’étaient pas farouches et celui-ci s’est frotté à mes jambes quand je me suis assise les pieds en compote sur un banc.
Ce que dit Sei Shonagon correspond mot pour mot à mon expérience ! Au départ, telle la chèvre de Monsieur Seguin, je grimpais guillerette la colline en passant sous de magnifiques toriis vermillons... je humais l’air frais et parfumé de la forêt... je notais tous ses bruits pittoresques et ses couleurs magnifiques...Mais ça n’en finissait plus de monter... je me faisais rattraper par tous ceux qui avaient des guiboles en meilleure forme que les miennes... A chaque fois que je croyais atteindre mon but – mais quel était-il en fait ? Je ne sacrifie pas au rite d’Inari comme les dames de la Cour de Heian, moi ! – hé bien... ça grimpait de plus belle. Je finis par jeter l’éponge – cela fit rire un couple qui marchait essoufflé derrière moi avec qui je faisais la course depuis un bon moment - pour me retrouver au royaume de chats gras comme des moines, lézardant au soleil et m’indiquant du museau un banc miraculeux près d’un distributeur de boissons fraîches ! Sei Shonagon n’en aurait pas demandé autant ! Contrairement à cette gente dame, je n’enviais pas les autres grimpeurs !C’était agréable ensuite de redescendre, parmi les autels, les fontaines, les statues de Jizo et de Kannon, dans les parfums qui s’échappaient de bâtonnets d’encens fraîchement allumés.J’aurais dû payer plus d’attention à ce groupe de statues... Elles représentaient exactement la scène qui m’attendrait pendant les 12h de mon vol de retour où deux mioches ont braillé non-stop malgré tous les efforts de leurs parents ! Peut-être était-ce le sort que m’avait jeté Inari pour ne pas avoir atteint le sommet de son sanctuaire, qui sait ?

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