vendredi 27 février 2009

The grass is always greener...

D'abord, en arrivant à Londres, on découvre Saint-Pancras, la nouvelle gare, Saint-Pancras International, avec son immense verrière et ses arches gothiques en briques qui ont été restaurées, une gare qui avait été inaugurée en 1868 et qui depuis novembre 2008 est un des plus beaux lieux de la ville. Autrefois, cette halle principale était le plus vaste espace clos du monde, la Halle Barlow, mais elle a été agrandie pour accueillir les trains Eurostar. C'est une espèce de longue avenue faite de briques, de transparences et de plantes, on est déjà dans le battement de Londres et l'horloge là-haut qui surplombe la gare pour donner la vérité, Londres comme toutes les villes du monde se réinventent à chaque époque mais il y a ici quelque chose qui euphorise immédiatement, c'est une Londres sensible qu'on aime retrouver à chaque voyage, avec ses figures, ses mouvements, ses lignes, ses vitesses, ses lumières qui courent sur les années et les pierres d'une façon si particulière qu'il est quasiment impossible de décrire pourquoi et comment ce sont des lumières à chaque fois inédites. Et le rythme des métros, des chevaux, des taxis noirs, des Roll's décapotables, ce serait le temps de Londres, les temps de Londres, qui s'entrelacent et qui se faufilent sous les pas, passé, présent, futur, un grand collage qui pose à tous cette inlassable question : comment regarder, par quoi et par où commencer, comment choisir ses rendez-vous avec la ville, comment pressentir ce qui sera là demain, tout à l'heure, dans dix ans et qui peut-être déjà là.

London rendez-vous dans Carnet Nomade de Colette Fellous
(à écouter ici)
Très belle évocation de Londres et, si je n’y habitais pas, je sauterais dans le premier Eurostar pour m’y euphoriser comme dit Colette Fellous! L’émission vaut le détour pour ses côtés comiques...
Ha, la charmante Colette s’extasiant d’être abordée par un SDF dans la rue, tirant la rapide conclusion qu’à Londres on s’aborde tous comme ça dans une convivialité sans cesse renouvelée... Vraiment, mais dans quelle ambiance gaie nous vivons ici, le savions-nous?
Il y a aussi le moment où un de ses interlocuteurs l’amène à la Pâtisserie Valérie où les gâteaux, pour très jolis qu’ils soient, sont connus pour leur goût insipide. Elle glousse à tout bout de champ, comme si elle n’avait jamais voyagé... Une vraie pintade.
Mais le pompon c’est quand le « spécialiste » de cinéma, homme sympathique au demeurant mais qui ne parle que de lui et de son intérêt pour l’identité des voitures et des trains qui passent dans les films de Godard (no comment) – passion qu’il partage avec de drôles d’hurluberlus - connu pour s’être vanté un jour de fuir les salles obscures car selon lui aucun film n’arriverait aux chevilles de ceux du grognon ermite suisse (mais comment a-t-il pu croiser le chemin de notre Colette nationale pour parler de Londres et du cinéma !?) – l’emmène dans son bureau et chez lui, dans d’omniprésents bruits de clé et de portes qui claquent comme s’il était le gardien du donjon de la Tour de Londres... on a beau chercher le rapport entre lui, Londres et le cinéma, en vain. C’était très amusant et horripilant aussi.
Mais le Londres de Colette paraissait « oh, soooo exciting ! » que ça me faisait oublier la grisaille ambiante... et où a-t-elle bien pu voir autant de Rolls décapotables ?
Londres en ce dernier vendredi de février, est très belle, en tout cas si j’en juge par la belle lumière dans laquelle baigne mon quartier, ma rue, mon appartement, le mur que je vois couvert de photos en face de mon ordinateur... Londres rayonne sous le soleil, sous le ciel bleu. J’aime imaginer ses millions d’habitants s’agitant jusqu’à plus soif pour la faire vivre... Cette pensée rend encore plus sensible le plaisir que je prends à profiter du calme des quatre prochains jours.

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