mardi 31 août 2010

L’arbre rêve dans l’air d’être une source vive

L'arbre chante comme l’oiseau.
Tout à coup, coup de vent. — Vent brusque.
Cela vient, s'apaise, revient comme vagues.
Le vent donne au grand arbre une multitude de pensées, le surprend, le trouble, l'attaque en tous points, l'ébranle. Le revêt de l'envers de ses milliers de feuilles nombreuses. L'épouse, le change en rumeur qui grandit et s'affaiblit et le change en ruisseau perdu.
Ceci donne pur rêve du ruisseau.
L'arbre rêve d'être ruisseau ;
L'arbre rêve dans l'air d'être une source vive...
Et de proche en proche, se change en poésie, en un vers pur...
Il y a une combinaison harmonique visible de la vibration affolée de la feuille avec celles de la tigelle, du rameau, puis de la branche mère et de la grosse branche aïeule. La plus grosse lourdement, lentement, se balance et ses parties de plus en plus fines et frêles oscillent, palpitent, scintillent.

Arbre dans Rhumbs de Paul Valéry

Le ciel est bleu et il fera même peut-être chaud. Malgré la buée sur les vitres et l’air qui rappelle l’automne, malgré ces grappes de feuilles brunes parmi les branches, c’est encore l’été, donc encore un jour de pleine liberté... Voilà ce que je me dis depuis ce matin...

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