mercredi 18 août 2010

Lève-toi et marche !

Je traversais tout Londres en planche à roulettes... Non debout, mais couchée dessus. Je filais dans un train d’enfer au ras des trottoirs et les gens s’écartaient pour éviter ce bolide. Un homme qui sortait d’un café pour griller une cigarette sur le trottoir m’a lancé que lui aussi, avant, il était dans mon état, et que maintenant il pouvait se tenir debout. Je suis passée à toute vitesse devant lui en le gratifiant d’un compliment au passage. Je savais que mon état n’était que passager. Au bas de Covent Garden se trouvait une mer bordée d’une plage de sable blond. J’ai jeté ma planche et j’ai foulé le sable chaud. Mes pieds s’y enfonçaient. Une sensation de bien être m’a envahie. Une amie en robe de plage à grandes fleurs m’attendait sous une tente immense dont les pans étaient recouverts de poèmes. Il y avait là des sofas, des tables basses... Elle m’a dit qu’elle était venue avec son copain. J’ai tourné mon regard vers lui. Il semblait s’affairer autour d’un barbecue. Il avait une drôle de coiffure échevelée à la Robert Smith, une sorte de choucroute à la gothique. Je l’ai trouvé bien jeune. Et je me suis réveillée.

C’est comme ça que j’ai rêvé de Sherlock Holmes (le mystérieux jeune homme en noir à l’extravagante coiffure ) et de mon amie J., photographe, dont la robe à fleurs rappelle que c’est son motif préféré. Mon voyage sur roulettes c’est peut-être le bus, le train, ou simplement la vitesse de la pensée. Je pense que ce que me dit cet homme c’est : Va prendre l’air. C'est comme un avertissement. C’est vrai qu’il a fait froid, qu’il a plu, et que j’étais mieux sous ma tente. Je commence à avoir des fourmis dans les jambes.

Je n’arrête pas de rêver. Le rêve de la nuit dernière est le plus agréable que j’aie fait récemment, et j’ai bien ri en réalisant que j’avais rêvé de Sherlock Holmes ! J’ai l’impression que les rêves, pour se façonner, attendent une accalmie, que le corps soit reposé, qu’on croie y voir plus clair, pour nous asséner une de leurs vérités toutes crues dont ils ont le secret. J'attends toujours avec impatience leurs coups de projecteur. Si mes rêves s’éclaircissent, au contraire des cieux anglais, viendront bientôt les nuits où je ne ferai que des beaux rêves : cela voudra dire que tout marchera enfin vraiment... comme sur des roulettes !

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