vendredi 20 août 2010

Noirs échos

Admettons... admettons... que Rimbaud ait vu juste et que A soit "noir... /A, noir corset velu des mouches éclatantes/Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,/Golfes d'ombre". Tout de même ! Mon A est éclatant, non comme ces mouches rimbaldiennes qui « tournoient en bourdonnant », mais comme la lumière du soleil... Mais noire était la couleur de la tasse de café noir bue à Paris dans un des seuls cafés du Quartier Latin qui ne fut pas noir de monde...

Noire la silhouette du Panthéon, le jour où je partais à Blois.

Noire cette céramique attique à figures rouges, représentant en pleine guerre du Péloponnèse (Ve siècle avant notre ère) les exploits de courageux guerriers athéniens.

Noir ce rython en forme de tête d’âne (IVe siècle avant notre ère) découvert à Apulie en Italie.

Noire la tête de la Sirène d’eau douce Yawk Yawk de l’Australien John Mawurndjul (1996) au Quai Branly.

Noir Anubis, le dieu à tête de chacal, qui protège les morts dans l’au-delà.

Noire la borne marquant les limites du champ qu’offrit Eanna-shum-iddina, le gouverneur de la Terre Maritime au sud de Babylone, à un anonyme, au XIIe siècle avant notre ère. Maudit soit celui qui conteste ce cadeau et qui touche à cette pierre ! peut-on y lire. Enfin... les assyriologues le peuvent, pas moi... ces distingués archéologues, pour avoir dérangé cette pierre, sont peut-être tous tombés dans les golfes d’ombre dont parle Rimbaud, agacés pour l’éternité par des mouches noires éclatantes bombinant autour d’eux !

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