vendredi 6 août 2010

Blois 1 (Paris 3)

Il y a d'abord eu la lumière un peu fraîche du matin, quand je suis allée devant le Panthéon prendre mon bus. Personne ou presque attablé aux terrasses des cafés rue Soufflot. Le Panthéon est vraiment impressionnant, une masse imposante sans fioritures, silencieuse, qui inspire le respect. Un passager du bus, à l'allure de premier de la classe, est descendu à l'arrêt Henri IV. Je l'ai vu ensuite pousser les grilles du Lycée. Qu'allait-il y faire un 5 août? Moi j'allais voir à Blois le prédecesseur d'Henri IV: Henri III. Mais avant ça il fallait passer devant l'Institut du Monde Arabe et le Jardin des Plantes. Pas un chat.
La gare d'Austerlitz est en travaux. Un train express dans lequel on voyage en compartiment défraîchi, un mastodonte qui s'arrête à toutes les gares. Les contrôleuses accompagnées par un géant qui leur sert de garde du corps. Ma cousine était bien à la gare 1h30 plus tard. 
Pourquoi voulais-je à tout prix visiter le château de Blois? Je suis tombée sur le Journal que tenait un historien, conseiller de Charles IX, Henri III et Henri IV, amateur d'art (pendant les voyages officiels en Italie il ne pensait qu'à aller voir les peintres célèbres) et poète, un des plus grands érudits du XVIe siècle: Jacques-Auguste de Thou, dont la statue orne le fronton de l'Hôtel de Ville de Paris (si vous n'avez pas peur du torticolis). Il écrivit l'histoire des guerres de religion. 
Dans ce journal, il raconte sa vie quotidienne à la Cour, les rues de Paris et les troubles de la Ligue, ses rencontres avec Ronsard par exemple. Et l'assassinat du Duc de Guise le 23 décembre 1588.
Il avait aidé à la préparation des Etats Généraux à Blois, et devait rentrer à Paris. Il habitait près de Saint-Michel. En allant prendre congé du roi, celui-ci lui a longuement serré les mains, et semblait vouloir lui dire quelque chose. Et puis il est parti sur son cheval. Arrivé à Paris deux jours plus tard, il découvre la ville sans dessus dessous, il a cru que le roi avait été assassiné. Comme on pensait qu'il était complice de l'assassinat du duc, il a dû se sauver avec sa femme. 
Hier, j'ai essayé de replacer tout cela dans les lieux-mêmes où ça avait eu lieu, c'était excitant. A chaque fois je rêve qu'un miracle se produise, que je pénètre dans une autre dimension et que je revive l'histoire en direct... mais ce n'était pas encore pour cette fois-ci! 
Ce matin je me suis resouvenu qu'au Maroc j'habitais rue de Guise... 
Après une après-midi familiale très amusante, je suis revenue à Paris. En passant devant le Jardin des Plantes, j'ai cru voir deux autruches. C'était la ville rose, la ville mauve. Il faisait doux, l'atmosphère était détendue... 
J'ai encore acheté une paire de chaussures parce qu'aujourd'hui, c'est mon dernier jour à Paris, je dois donc prendre mes jambes à mon cou!

2 commentaires:

Marie a dit…

Eh eh... Les chaussures ;-)

Agnès a dit…

L'obsession des chaussures... les dernieres, rouges, ont ete les bonnes... La prochaine fois j'emporte des pieds de rechange!