Si je ne veux rien comprendre à Tokyo, c’est que, protégée par cette bien heureuse opacité (Edouard Glissant), je peux enfin me fermer à tous les bruits. Toujours, en tous lieux, ma quête de MOI-MÊME a été parasitée, empêchée par le problème identitaire. Ô, délices de l’introspection ! Dans cet environnement qui ne m’offre pas de repères, je peux plonger et replonger dans mes eaux intérieures comme un scaphandrier néophyte.
Sur ma gauche, l’imposant Imperial Hotel et ses façades rébarbatives. Une file de taxis qui attendent un trop rare client. Quelques passants déambulent, emmitouflés jusqu’aux dents : le ciel est bleu mais la bise glaciale.
Devant moi le célèbre Tokyo Takarazuka Theatre (dont le nom signifie : la tombe du trésor), spécialisé dans les comédies musicales romantiques où tous les rôles sont tenus par des femmes – pas du tout ma tasse de thé, même si ses affiches annoncent un spectacle lié au Dit du Genji. D’immenses compositions florales de bambou et de pin, entre autres, symboles de la nouvelle année, ont été disposées au pied du bâtiment, à intervalles réguliers. Un peu plus loin, je le devine, le cinéma Miyukiza. J’y ai vu, la veille, le délicieux Gake no Ue no Ponyo, le nouveau film d’Hayao Miyazaki.
Le monde à l’envers ou l’Empire des signes revisité
Maryse Condé (2003)
Sur ma gauche, l’imposant Imperial Hotel et ses façades rébarbatives. Une file de taxis qui attendent un trop rare client. Quelques passants déambulent, emmitouflés jusqu’aux dents : le ciel est bleu mais la bise glaciale.
Devant moi le célèbre Tokyo Takarazuka Theatre (dont le nom signifie : la tombe du trésor), spécialisé dans les comédies musicales romantiques où tous les rôles sont tenus par des femmes – pas du tout ma tasse de thé, même si ses affiches annoncent un spectacle lié au Dit du Genji. D’immenses compositions florales de bambou et de pin, entre autres, symboles de la nouvelle année, ont été disposées au pied du bâtiment, à intervalles réguliers. Un peu plus loin, je le devine, le cinéma Miyukiza. J’y ai vu, la veille, le délicieux Gake no Ue no Ponyo, le nouveau film d’Hayao Miyazaki.
Bien m’en a pris pour une fois d’arriver en avance pour ma séance ! Sinon je n’aurais pas découvert, en levant la tête, le Café Meal Muji, un rayon de soleil dans cette petite rue grise, bordée de grands immeubles qui lui cachent très vite la lumière solaire. Ce jour-là, le café sera peu fréquenté pendant les 6 heures où je resterai derrière ses grandes baies vitrées. Et je crois que c’est rare à Tokyo, surtout à deux pas de Ginza. Il a tout pour me plaire: il est assez grand pour qu’on oublie votre présence ; il y a de l’espace entre les tables ; les couleurs des murs et du mobiliers sont claires et chaleureuses ; la musique, discrète, indéfinissable, relaxante, est un mélange de hautbois, de cornemuses, de chants slaves ; la nourriture est raffinée et originale (pour moi) – je vous recommande la salade aux poissons aux yeux bleus et leur crème au caramel ! C’est dans cette ambiance harmonieuse, en plein coeur d’Hibiya, à deux pas du Palais Impérial, que j’ai passé le dernier jour de l’année 2008, à noircir les pages d’un nouveau nouveau carnet orné du « trèfle chanceux ». Je ne me suis arrêtée que quand je n’ai plus eu d’encre dans mon stylo. C’était une des plus belles journées de l’année 2008.
1 commentaire:
This is marvellous. You told me a lot of this when we met on Tuesday but it is great to see the photos and hear the stories again. I can't wait to read the next instalment. Rxxx
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