Il y a une Histoire Extraordinaire de Pierre Bellemare qui m’a marquée : un enfant passe devant la Maison Blanche et, pointant du doigt la baraque, dit à ses parents qu’un jour il habiterait là, sans comprendre le sens de ses paroles. Des années plus tard, il devenait président des Etats-Unis. Ses parents lui rappelaient alors le mot d’enfant - qu’il avait oublié, bien entendu ! Depuis cette histoire, je m’amuse à prophétiser, devant une maison qui me plaît : un jour j’habiterai là.Kyoto se prête bien à ce jeu : un jour je regarderai passer les saisons entre deux temples vermoulus, à flanc de montagne, au bord d’une rivière ou d’un canal planté de cerisiers...
Une maison que dissimulera coquettement un rideau de bambous...
Perchée au bout d’escaliers moussus...
Derrière une grille grinçante... 
Mes journées seront rythmées par le chant des oiseaux, par les murmures des prières et des incantations qu’apportera jusqu’à mes oreilles une légère brise, par le bruit de la scie de bûcherons dans la forêt profonde, ou du marteau de charpentiers invisibles...
Oui, je me vois bien vivre dans l’air parfumé de l’Arashiyama (montagnes de l’ouest)...
... ou de l’Higashiyama (montagnes de l’est). 
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