Dans l'air inerte d'une nuit d'été, un vieil homme entend - ou croit entendre - le grondement de la montagne. Ce rugissement venu du cœur de la terre, lui seul semble le percevoir comme la révélation de sa mort prochaine. Notable, en apparence calme et rangé, le vieil homme cache une personnalité hypersensible, inquiète, troublée par une vie intérieure agitée. Songes, réminiscences, prémonitions l'absorbent plus que le monde qui l'entoure et dont il se détache progressivement. Seules les splendeurs fugitives de la nature, les arabesques émouvantes des oiseaux et la silhouette blanche et délicate de sa jeune belle-fille parviennent à le distraire de son obsession de la mort.
Quand j’avais vu ce film pour la première fois, il y a un an, la dernière scène m’avait beaucoup frappée. Shingo Ogata et sa belle-fille Kikuko se sont donnés rendez-vous au parc de Shinjuku. Il y a une longue scène autour d’un banc, dans cette allée-là, peut-être est-ce le banc de la photo - qui laisserait peu de yeux secs.
Dans le film et dans la réalité, j’aime le dépouillement de ces arbres. Les entrelacs de leurs branches me font penser à des équilibristes imaginés par Giacometti.
C’est amusant de voir que les bâtiments dans le fond n’existaient pas à l’époque. Shingo Ogata dit alors : « C’est reposant ici, n’est-ce pas ? » Kikuko lui répond par la citation suivante, tirée peut-être d’un poème japonais : « Quand on prend le soin de créer une perspective d’où on peut avoir une vue dégagée sur les alentours, on découvre alors des profondeurs »
Cette phrase... je me la répète souvent, et surtout quand je voyage au Japon.
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