C’est que la Sibérie orientale, je connais moi... il y a 3 semaines je la survolais. C’est même à ce moment-là que le vrai voyage a commencé, quand on a rallumé les lumières dans l’avion et que nous avons pu relever le cache devant les hublots. Elle n’avait pas l’air si inhospitalière la Sibérie orientale alors : le soleil la baignait, son ciel était bleu azur sans l’ombre d’un nuage. Ce n’était que chaînes de montagnes brunes pelées qui, de notre balcon mouvant, nous semblaient inhabitées. J’aurais aimé avoir un atlas sous la main pour apprendre le nom de ces massifs impressionnants et celui de tous ces fleuves dont on apercevait les reflets sombres. Plusieurs jours plus tard, je reconnaîtrais ce relief sibérien dans le sable de la plage de Zushi, modelé par le Pacifique.
C’est au dessus de la mer du Japon que commença, selon les mots du commandants de bord, « notre descente vers Tokyo ». Des kilomètres de plage, une mer tranquille, de la neige sur les sommets, des vallées fertiles, des champs à perte de vue. Et puis, pendant plusieurs minutes, en cadeau, une rencontre enchanteresse et solennelle à la fois : le Mont Fuji. Pour la première fois, en vrai, dans toute sa splendeur. Le blanc qui couronne son sommet est si éblouissant, si fascinant, on ne peut le quitter des yeux. Je n’aurais jamais rêvé d’une aussi resplendissante entrée en matière, ni d’une banderole d’accueil d’une aussi sublime beauté ! Le Japon m’a paru alors plat comme une limande, surplombé par cette montagne sacrée gigantesque qui, au fur et à mesure que nous nous rapprochions de la terre, prenait de l’ampleur. J’aurais voulu le toucher du doigt au passage. J’ai pu exaucer ce souhait en ramassant ce coquillage sur la plage de Zushi.
Je me demande si, au pied du Fuji, quelque chose m’évoquera la sympathique plage de Zushi ? Plus que 350 jours à attendre avant de le vérifier...
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