Hier j’ai soudain pensé, en changeant de bus à Holborn, que dans une semaine je n’aurai plus à le faire. Et dans deux semaines je serai dans les rues de Paris, peut-être dans un cinéma ou dans un musée ou en train de choisir des livres dans une librairie. Le calendrier universitaire anglais étant ce qu’il est, les cours vont bientôt carrément s’arrêter et je sais que je penserai avec nostalgie à ce changement de bus à Holborn du lundi en fin d’après-midi. Ce n’est pas particulièrement un bel endroit, il est de plus très venteux, et la première fois où l’arrêt de bus a changé de place j’ai vraiment grogné... J’aime ce no man’s land parce qu’il marque la transition entre mes loisirs (on y aperçoit d’ailleurs les hautes fenêtres de mon musée fétiche) et mon « gagne pain ». Il s’agit d’entrer dans le territoire du travail du bon pied, et largement en avance, pour pouvoir ensuite prolonger son temps à soi en bouquinant devant une bonne tasse de café.Hier soir j’ai photographié ces papillons dans un resto thaï près de la fac. A un moment je me suis retrouvée seule à table et j’ai eu envie de photographier quelque chose. Il y avait sur ma droite un bouddha blanc et sur ma gauche ces fleurs et ces papillons de tissu. J’ai aimé le mélange des couleurs et les ailes brillantes des papillons. Le repas était délicieux avec des plats fins et eux aussi hautement colorés. Contrairement à Baudelaire, c’est un « bon vitrier » que j’ai croisé, qui ne transportait que des « verres de couleur. Des verres roses, rouges, bleus, des vitres magiques, des vitres de paradis. Des vitres qui font voir la vie en beau. »
2 commentaires:
'Papillons du jour, toujours l'amour; Papillons du soir, toujours mouchoir ' L.Chedid
J'espère qu'il en est RIEN, mais c'est le petit air qui me VIENT quand je vois des papillons.
Il n'en est rien!
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